Julien Moinil and Ine Van Wymersch pictured during a meeting to discuss two recent shooting incidents, Friday 07 February 2025 in Brussels. This week two shootings occurred in the Cureghem - Kuregem neighborhood of Anderlecht. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT

Plan narcotrafic: les douze mesures de la justice belge, «ne vous attendez pas à un miracle demain»

Le Vif

Julien Moinil a dévoilé douze mesures incluses dans le plan de la justice belge contre le narcotrafic. Le procureur du Roi de Bruxelles veut serrer la vis depuis les entreprises légales jusqu’aux consommateurs.

Invité avec la commissaire nationale aux drogues Ine Van Wymersch à un échange avec les députés de la commission des Affaires intérieures du Parlement bruxellois, le procureur du Roi de Bruxelles Julien Moinil a listé certaines mesures de son «plan contre le narcotrafic». Un plan qu’il a récemment présenté au Conseil Régional de Sécurité. Il appelle cependant à la patience. «Ne vous attendez pas à un miracle demain. C’est un travail de longue haleine, qui prendra des mois et des années.»

Parmi les «douze mesures» du plan, dont plusieurs ont déjà commencé à être mises en œuvre: une cellule qui vise spécifiquement à stopper les investissements d’argent noir à Bruxelles, dans laquelle l’auditorat du travail est impliqué. Le gros de son travail sera de mettre des commerces sous scellés. Il n’est pas normal que des pans entiers de rue soient gérés par de gros trafiquants de drogue, qui utilisent des commerces en tous genres pour blanchir leurs revenus du trafic, expose le procureur du Roi. S’ils s’étendent, ils risquent d’ailleurs de multiplier également les revenus légaux (via les locations). 

Un plan qui vise même les maillons légaux de la chaîne du narcotrafic

Une nouvelle section «asset recovery» a aussi été créée au parquet de Bruxelles, «avec cinq magistrats qui ne font que saisir»: immeubles, voitures, biens de luxe,… «Pour envoyer le message que le crime ne paie pas», indique-t-il. 

Un autre axe du travail vise les «produits précurseurs», les substances chimiques nécessaires à la fabrication des drogues. «Il n’y a que quelques sociétés qui vendent ces produits chimiques. Il est important qu’on les cible». 

Les consommateurs ne sont pas oubliés: les toxicomanes nécessitent une prise en charge particulière, avec une «chambre des assuétudes». On en a récemment parlé à Namur, il faudrait y en avoir aussi à Bruxelles, pour des audiences sur mesure pour ce public particulier. Quant à la consommation récréative, le procureur du Roi souhaite que la perception immédiate soit systématique, y compris dans tous les grands évènements. 

Au niveau des voies d’accès de la drogue dans la capitale, «j’ai demandé à la police des autoroutes et à la police ferroviaire de mettre en place des contrôles ciblés, plus stricts, sur les voies d’acheminement», indique le procureur du Roi. 

Il évoque également un «plan d’action pour le narcotrafic en prison»: un magistrat au moins a été désigné pour chacune des prisons, chargé d’y organiser des contrôles. 

A l’international, des partenariats sont prévus avec le parquet de Marseille, ou encore avec le parquet albanais anti mafia.

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