De nouveaux soupçons de corruption pèsent sur le Parlement européen, cette fois liés à Huawei. © Belga Images

#HuaweiGate: des scellés posés sur des locaux du Parlement européen

La justice belge soupçonne Huawei d’avoir corrompu une quinzaine d’eurodéputés.

Le parquet fédéral annonce jeudi que des scellés ont été posés dans les bureaux attribués à deux assistants parlementaires au Parlement européen, dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de corruption au profit de l’entreprise chinoise Huawei. Un suspect a également été arrêté en France à la suite d’un mandat d’arrêt européen.

Le juge d’instruction chargé du dossier a demandé de poser ces scellés dans la foulée des perquisitions menées jeudi. Les deux assistants parlementaires concernés sont « supposément impliqués » et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola a été avisée de la situation.

La corruption supposée aurait eu lieu au profit de l’entreprise de télécommunications chinoise Huawei, indique le parquet fédéral, confirmant l’information diffusée par Le Soir, Knack, la RTBF, Follow The Money et Reporters United.

Une centaine de policiers ont procédé jeudi à 21 perquisitions en Belgique, mais aussi au Portugal, dans le cadre de l’enquête sur de nouveaux soupçons de corruption au Parlement européen. Plusieurs personnes ont été interpellées en vue d’être entendues quant à leur participation à des faits de corruption active au sein du Parlement européen ainsi que du chef de faux et usage de faux.

Selon plusieurs médias, les personnes interpellées sont des lobbyistes travaillant pour Huawei. Ils auraient tenté de corrompre des députés européens, notamment pour favoriser le marché de Huawei en Europe et ainsi contrer le lobbying américain agressif que l’entreprise chinoise subit depuis 2019 pour tenter de l’exclure des marchés sensibles.

« La corruption aurait été pratiquée régulièrement et très discrètement de 2021 à ce jour, sous couvert de lobbying commercial et en prenant différentes formes, comme des rémunérations de prises de position politiques ou encore des cadeaux démesurés comme des frais de bouche, de voyage, ou encore des invitations régulières à des matchs de football », détaille l’institution judiciaire qui dirige l’enquête. « Le tout en vue de promouvoir des intérêts commerciaux purement privés dans le cadre de décisions politiques. »

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