Non-lieu prononcé pour l’ensemble des 31 inculpés dans l’affaire Jozef Chovanec
Jozef Chovanec est décédé le 27 février 2018 à l’hôpital Marie Curie de Charleroi, où il avait été transféré à la suite d’un malaise cardiaque survenu le 24 février. Le ressortissant slovaque avait été maîtrisé fermement par plusieurs policiers dans une cellule de l’aéroport de Charleroi.
La chambre du conseil de Charleroi a prononcé mercredi matin un non-lieu pour l’ensemble des 31 inculpés dans le dossier relatif au décès de Jozef Chovanec, un citoyen slovaque.
Le parquet avait sollicité en janvier dernier un non-lieu pour les 31 inculpés, tandis que la partie civile avait demandé un renvoi devant la justice pour que se tienne un procès. Un appel des parties civiles est toujours possible. Jozef Chovanec est décédé le 27 février 2018 à l’hôpital Marie Curie de Charleroi, où il avait été transféré à la suite d’un malaise cardiaque survenu le 24 février. Pris de délire, l’homme de 38 ans avait été maîtrisé fermement par plusieurs policiers dans une cellule de l’aéroport de Charleroi, où il entendait prendre un avion pour retourner dans son pays natal.
Emmené en cellule, Jozef Chovanec s’était frappé la tête plusieurs dizaines de fois contre un mur. En sang et très agité, il avait été maîtrisé par le biais d’un plaquage ventral, la tête enveloppée dans une couverture, avant de recevoir l’injection d’un calmant. Les images de vidéosurveillance de l’intervention ont notamment montré des agents souriants et une policière effectuant un salut nazi.
Trente-et-un inculpés, dont principalement des policiers, pouvaient faire l’objet d’un renvoi pour un procès devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Le ministère public avait sollicité en janvier dernier un non-lieu pour l’ensemble des inculpés. Après deux reports en mars et juin derniers, la chambre du conseil de Charleroi a prononcé en matinée un non-lieu pour l’ensemble des inculpés.
« L’enquête a été très longue, fouillée et détaillée avec une reconstitution et l’analyse des images de vidéosurveillance, sans oublier un rapport de collège d’experts. On a été au fond des choses et la conclusion est qu’il n’existe pas de charge suffisante pour renvoyer qui que ce soit devant le tribunal correctionnel », a souligné Me Alexandre Wilmotte, avocat de la défense. Pour ce dernier, « l’opinion publique a été trompée par l’exposition volontaire des images sur la place publique » et les dommages sont importants pour sa cliente, « jetée en pâture sur la place publique ». Cette dernière est la policière suspectée d’avoir effectué un salut nazi.
Un appel est toujours possible à l’issue de la décision. Un délai de 15 jours est prévu et l’appel serait alors examiné devant la chambre des mises en accusation de Mons.
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