Nethys, à nouveau dans le collimateur de l’administration wallonne
En cause: certains mandataires publics bénéficieraient de rémunérations jugées trop excessives, révèlent nos confrères du Soir.
L’affaire Publifin avait fait grand bruit en décembre 2016. Accusée de verser des sommes astronomiques à plusieurs élus sans réelle justification, l’intercommunale Publifin fait l’objet d’une commission d’enquête qui entraînera la chute de plusieurs grands noms. Parmi eux, Stéphane Moreau, bourgmestre d’Ans et grand patron de Nethys, évincé et finalement placé sous mandat d’arrêt pour abus de biens sociaux, détournement par personne exerçant une fonction publique, faux, usage de faux et escroquerie.
Un scandale politico-financier wallon qui laisse des traces : en 2018, le décret « gouvernance » s’impose dans les intercommunales et les sociétés à majorité publique. L’objectif? Limiter la rémunération de leurs dirigeants et assurer un contrôle par l’administration wallonne.
Nouveau rappel à l’ordre
En avril dernier, la direction wallonne du contrôle des mandats a rappelé à l’ordre les dirigeants d’Ogeo, un fonds de pension liégeois, et ceux de l’assureur Integrale, pour des rémunérations jugées excessives. Une dizaine de mandataires publics d’Integrale et d’Ogeo ont ainsi reçu des « avis d’irrégularité », les priant de justifier leurs rémunérations passées.
Les mandataires ont aussitôt contesté ces avis, jugeant le décret discriminatoire. Certains administrateurs indépendants ou délégués par des actionnaires privés ne seraient pas impactés par le nouveau décret et continueraient à percevoir des sommes comprises entre 20.000 et 70.000 euros chacun, tandis que les administrateurs d’Ogeo et Enodia, en particulier ceux délégués par une société publique, restent limités dans leurs rémunérations. Le SPW fait mention de maximum 2.600 euros.
« Nous avons été surpris par cette réponse du SPW, les deux cabinets d’avocats indépendants que nous avons consultés ont des interprétations juridiques du décret tout à fait contraires à celle de la Région, les politiques de rémunération ont été validées par toutes les instances et par les régulateurs, rien n’a été fait dans l’opacité », réagit Julie Fernandez Fernandez, présidente d’Enodia et d’Ogeo, dans les pages du Soir.
Si la Région ne résout pas ce problème de discrimination, les mandataires concernés pourraient démissionner et porter le dossier au Conseil d’Etat.
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