Hervé Bayingana Muhirwa
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L’un des condamnés des attentats de Bruxelles pourrait bientôt sortir de prison sous conditions

Hervé Bayingana Muhirwa, condamné en 2022 à dix ans de réclusion pour participation aux activités d’un groupe terroriste, lesquelles ont mené aux attentats de Bruxelles, en mars 2016, pourrait sortir de prison sous condition.

Neuf ans après les attentats à Bruxelles le 22 mars 2016 et un an et demi après le procès pénal qui a jugé les auteurs suspectés, les huit condamnés sont toujours incarcérés. Trois d’entre eux, Salah Abdeslam, Sofien Ayari et Osama Krayem purgent leur peine en France, tandis que les autres sont incarcérés dans diverses prisons du pays. Seul l’un d’eux, Hervé Bayingana Muhirwa, se trouve actuellement dans les conditions permettant de demander une libération conditionnelle.

Salah Abdeslam, Sofien Ayari et Osama Krayem avaient été « prêtés » à la Belgique par la France pour comparaître à leur procès à Bruxelles, qui s’est tenu de décembre 2022 à septembre 2023. Peu après, les trois condamnés ont été re-transférés vers l’Hexagone, Sofien Ayari et Osama Krayem à la fin de l’année 2023, Salah Abdeslam le 7 février 2024 après plusieurs recours contre cette remise à la France. Il est désormais détenu au Centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais. Par ailleurs, Osama Krayem sera prochainement de nouveau « prêté » par la France, cette fois à la Suède, afin d’être jugé pour son implication présumée dans l’assassinat d’un pilote jordanien en Syrie en 2014.

Les autres condamnés, Mohamed Abrini, Bilal El Makhouki, Ali El Haddad Asufi et Hervé Bayingana Muhirwa, purgent leurs peines dans des établissements pénitentiaires en Belgique. Le dernier, Oussama Atar, est présumé mort en Syrie en 2017.

Neuf ans en prison sur les dix de la condamnation

Parmi eux, seul Hervé Bayingana Muhirwa peut actuellement introduire une demande de libération conditionnelle. Condamné à la peine la plus basse dans ce dossier, 10 ans de prison pour participation aux activités d’un groupe terroriste, le Belgo-Rwandais, qui avait été arrêté en avril 2016, a déjà purgé presque neuf ans de sa peine.

« Nous attendons une audience devant le Tribunal de l’Application des Peines (TAP) depuis le prononcé de l’arrêt de condamnation en septembre 2023 », a expliqué Me Vincent Lurquin, l’un des conseils de Hervé Bayingana Murhirwa. « Mon client a entamé la procédure pour une demande de libération conditionnelle lorsqu’il était incarcéré à Haren. Il était suivi par une psychologue et, diplômé en comptabilité, il était en bonne voie pour pouvoir commencer à suivre une formation et trouver ensuite un travail. Nous attendions le rapport du directeur de la prison de Haren lorsque monsieur Bayingana Murhirwa a été transféré vers celle de Marche-en-Famenne. Il y est resté sept à huit mois, avant d’être transféré à la prison de Nivelles. Et maintenant, il faut tout reprendre de zéro en ce qui concerne les démarches pour le suivi psychologique, la formation, la recherche d’emploi, etc. », a déploré l’avocat.

Me Lurquin a rappelé que, dès que son client pourra travailler, une partie de ses revenus sera directement destinée à l’indemnisation des victimes des attentats.

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