Comment la surpopulation carcérale affecte les conditions de détention
Le Conseil central de surveillance pénitentiaire a mis en évidence, mardi, l’évolution de la surpopulation carcérale et les conséquences de celle-ci sur les droits des personnes détenues.
Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) a épinglé mardi lors de la présentation de son rapport annuel 2022 l’impact de la surpopulation carcérale sur les droits des personnes détenues.
Selon l’organe de contrôle, en 2022, la population pénitentiaire a atteint des sommets jamais franchis jusqu’ici dans les prisons belges. Le nombre moyen de personnes détenues dans les 35 prisons surveillées était l’an dernier était de 11.302, tandis que la capacité moyenne des prisons est de 9.641 personnes. Le taux moyen de surpopulation atteignait donc les 17%.
Cette surpopulation affecte gravement les conditions de détention, porte atteinte à la dignité et aux droits des personnes détenues, pointe le CCSP. S’appuyant sur les observations faites par les commissions de surveillance, le Conseil cite les conditions matérielles indignes, parmi lesquelles les matelas au sol au nombre de 82 à 248 dans les prisons surveillées, le manque d’intimité et d’hygiène, la réduction du temps passé à l’air libre, l’accès restreint aux soins médicaux ou encore la pression exercée sur le personnel pénitentiaire.
Il évoque aussi l’insécurité, la difficulté de maintenir des contacts avec l’extérieur, la réinsertion rendue plus compliquée, l’aggravation des problèmes psychologiques, ainsi que l’augmentation des suicides et tentatives de suicide.
Le CCSP recommande de prendre des mesures appropriées et suffisantes pour mesurer et contrôler la croissance de la population carcérale et garantir des conditions de détention humaines et dignes aux personnes privées de liberté. Il demande aussi que des mesures soient prises en concertation avec les acteurs concernés pour encourager le recours aux sanctions non-privatives de liberté. Il plaide enfin pour une sensibilisation des juges et des procureurs au rôle qu’ils ont à jouer dans la surpopulation carcérale.