Le conseil supérieur de Justice a entendu l'inquiétude des magistrats du pays sur la réforme des pensions.

Le Conseil Supérieur de Justice veut réunir les trois pouvoirs: «Seule une justice qui fonctionne bien mérite la confiance des citoyens»

Plusieurs magistratures de tout le pays ont annoncé des actions fortes en réaction au programme de l’Arizona, le Conseil Supérieur de la Justice veut prendre les choses en main.

Le Conseil supérieur de la Justice, organe fédéral autonome, souhaite réunir les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire face au mécontentement croissant de plusieurs corps du ministère public à travers tout le pays, a-t-il fait savoir mardi soir. Plusieurs parquets, dont le fédéral, ont annoncé le report des dossiers, sauf pour les affaires pénales urgentes, pour plusieurs mois voire une année, en signe de protestation contre les projets du gouvernement fédéral concernant les pensions des magistrats.

« Il est de notre devoir, selon nous, d’insister en tant qu’organe indépendant sur la tenue d’un dialogue rapide et constructif, non seulement autour des problématiques du court terme, mais également des problèmes de longue date« , souligne Daniel Van den Bossche, président du Conseil supérieur de la Justice. « Seule une justice qui fonctionne bien mérite la confiance des citoyens. Nous ne pouvons pas sombrer dans une salve de reproches. »

La Justice à court de bras

Afin de nommer suffisamment de juges, procureurs et magistrats de parquet compétents dans notre pays dans les années à venir, il est, selon le Conseil supérieur de la Justice, nécessaire de veiller à l’attractivité de la fonction. Il ressort de chiffres collectés par l’organisme qu’au cours des dix prochaines années, un juge sur quatre partira à la retraite. Dans le même temps, la Justice sera confrontée à un triplement de la demande de nouvelles nominations pour les juges.

Le Conseil supérieur de la Justice dit comprendre le mécontentement des magistrats, face aux nouvelles conditions de pension « floues et incertaines ». « Les modifications, le manque de clarté, l’incertitude constituent une goutte d’eau qui fait déborder le vase rempli de problèmes de longue date qui se résument surtout à un sous-financement structurel », ajoute l’organe. « Pour mieux se représenter les choses, le budget de l’ordre judiciaire s’élève à 1,4 milliard d’euros, soit seulement 0,44 % de toutes les dépenses de l’État. »

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