La justice belge a présenté ses excuses à la famille de Julie Van Espen: «Historique»
La justice belge a présenté ses excuses à la famille de Julie Van Espen, tuée en 2019 par Steve Bealelmans, pour «les erreurs commises par le système judiciaire».
La Justice a présenté ses excuses à la famille de Julie Van Espen, après la condamnation, en décembre, de l’État belge pour le viol et l’assassinat de cette jeune femme en 2019, par un récidiviste, alors en attente de son procès d’appel.
Le ministre de la Justice du gouvernement démissionnaire, Paul Van Tigchelt a indiqué, dans la nuit de dimanche à lundi, que des excuses ont bien été présentées à la famille de la victime. Il s’agit « d’excuses pour les erreurs commises par le système judiciaire et la responsabilité que le système judiciaire porte par conséquent dans la mort de Julie », ainsi que « d’excuses pour les souffrances immenses et irréparables causées à la famille », selon les mots du ministre. « C’est pourquoi le ministre de la Justice démissionnaire a décidé de ne pas faire appel », a ajouté M. Van Tigchelt. « En concertation avec les parents de Julie, les mêmes représentants de la Justice, du pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif tiennent à présenter leurs excuses à l’ensemble de la population et en particulier à la famille de Julie, à son petit ami, à ses amis et à tous ceux qui l’ont connue », a-t-il poursuivi.
Des excuses personnelles à la famille de Julien Van Espen
Selon Stijn Verbist, l’avocat de la famille de Julie Van Espen, ces excuses sont « historiques ». « Et surtout la manière dont cela s’est déroulé: il est sans précédent que de hauts représentants de Justice s’excusent personnellement au nom du pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif. Ils se sont rendus au domicile de la famille et ont eu une conversation en face à face », souligne l’avocat. « La famille apprécie énormément ces excuses. Pour elle, l’affaire est désormais close, ainsi que pour l’État belge. Il n’y aura pas d’appel de l’État et la famille ne réclamera pas de dommages et intérêts. »
Erik Van Espen, le père de la victime, estime que les excuses viennent clore le procès: « Nous nous tournons maintenant vers l’avenir. Il y a encore beaucoup de choses à faire bouger au sein de la Justice et nous voulons y prendre part. »
Julie Van Espen a été violée et assassinée le 4 mai 2019 par Steve Baekelmans, un homme qui avait déjà eu affaire à la Justice à plusieurs reprises, notamment pour des actes violents et sexuels. Le 30 juin 2017, il avait encore été condamné à 4,5 ans de prison pour viol par le tribunal correctionnel d’Anvers, mais le tribunal n’avait pas ordonné son arrestation immédiate à ce moment-là, et il a fallu attendre 23 mois avant qu’il ne soit également condamné en appel. Le tribunal de première instance de Bruxelles a jugé, en décembre dernier, que des erreurs avaient été commises par la cour d’appel d’Anvers, qui traitait le cas de l’auteur des faits, Steve Baekelmans. Ces erreurs, qui ont fait traîner en longueur le procès en appel de ce dernier, sont en partie imputables au pouvoir exécutif, qui n’a pas veillé à ce que la cour d’appel d’Anvers bénéficie d’un personnel suffisant, selon le juge.