Monique Olivier, l’ex-épouse de Fourniret, renvoyée aux assises pour la disparition d’Estelle Mouzin
Monique Olivier, l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, comparaîtra devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003.
La juge d’instruction du pôle « cold cases » de Nanterre (région parisienne) a demandé le renvoi de Monique Olivier, ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin en 2003, ainsi que dans l’enlèvement et le meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Joanna Parrish en 1990, a indiqué le parquet de Nanterre à l’AFP. Ces deux affaires seront jugées en même temps.
Depuis la mort de Michel Fourniret en 2021, Monique Olivier est la seule personne mise en cause dans ces trois dossiers. Son procès, dont la date n’a pas été encore arrêtée, sera le premier du pôle du tribunal judiciaire de Nanterre dédié aux affaires non élucidées.
« Ce n’est pas une surprise, car les faits sont reconnus« , a indiqué à l’AFP Me Richard Delgenes, l’avocat de Monique Olivier, précisant qu’il ne comptait pas interjeter appel de l’ordonnance de mise en accusation.
Réclusion à perpétuité
Monique Olivier, 74 ans, a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d’un viol en réunion commis par Michel Fourniret. Puis elle a été condamnée à 20 ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par le tueur. Elle s’était installée en 1987 avec Michel Fourniret lorsqu’il était sorti de prison. Ils ont eu un fils ensemble avant de divorcer en 2010.
Michel Fourniret avait de son côté été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Mis en examen notamment dans les dossiers Mouzin, Parrish et Domèce, il est décédé le 10 mai 2021 à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Avant sa mort, Monique Olivier avait commencé à livrer des informations à la justice.
Elle avait donné aux enquêteurs une première liste de victimes en juin 2004, puis contredit l’alibi du tueur en série le jour de la disparition d’Estelle Mouzin en novembre 2019. Quelques mois plus tard, Michel Fourniret avouait à la juge Sabine Kheris sa responsabilité.
Puis, en avril 2021, Monique Olivier avait reconnu la première fois un rôle dans la séquestration d’Estelle, précisant avoir accompagné Michel Fourniret près du bois d’Issancourt-et-Rumel, dans les Ardennes, pour enfouir le corps de la fillette.
Les corps d’Estelle Mouzin et de Marie-Angèle Domèce n’ont jamais été retrouvés, en dépit de plusieurs campagnes de fouilles.