Détenu en Belgique, Salah Abdeslam ne veut pas retourner en prison en France
Salah Abdeslam, qui encourt une peine de prison à vie pour les attentats de 2016, souhaite rester en Belgique.
Le jihadiste français de 33 ans Salah Abdeslam, condamné en juin 2022 à Paris à la perpétuité incompressible pour les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), a effectué la plus grande partie de sa détention en France depuis son arrestation à Bruxelles le 18 mars 2016.
En juillet 2022, ce détenu hautement surveillé a été « prêté » à la Belgique le temps du procès prévu cette fois pour les attentats de Bruxelles perpétrés par la même cellule (32 morts le 22 mars 2016). Avant même la fin de ce procès-fleuve –qui doit reprendre lundi matin devant la cour d’assises de la capitale belge–, il a exprimé qu’il s’opposait à son retour en France.
« Salah Abdeslam s’oppose à son transfèrement en France », a indiqué le service de presse du TPIF, et une requête en ce sens doit être examinée « lundi à 14H00 » par ce tribunal siégeant dans la même enceinte que la cour d’assises, à l’ex-siège de l’Otan. Il s’agit d’une action en référé (en urgence) à l’encontre de l’Etat belge qui devra exprimer un avis sur la demande.
Conséquence: la cour d’assises, qui doit encore se prononcer sur les peines pour les huit accusés reconnus coupables de participation ou de complicité dans les attentats de mars 2016, devrait suspendre son audience lundi après-midi, le temps des plaidoiries dans l’action en référé de Salah Abdeslam.
Pourquoi Salah Abdeslam est en prison
Dix hommes au total ont été jugés depuis décembre 2022 pour les attentats de Bruxelles, revendiqués comme ceux de Paris par l’organisation Etat islamique. Le 25 juillet, six d’entre eux dont Salah Abdeslam ont été reconnus coupables d' »assassinats et tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste », ce qui leur fait encourir la réclusion à perpétuité.
Outre la peine liée à sa participation aux faits du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam purge aussi actuellement une condamnation à vingt ans de prison prononcée en 2018 à Bruxelles pour sa participation à une fusillade avec la police en mars 2016, trois jours avant son arrestation.
Même s’il a la nationalité française, il a passé toute son enfance à Bruxelles où ses parents d’origine marocaine ont émigré.