Des listes d’attente pour les prisons: les syndicats sceptiques
La directrice générale des établissements pénitentiaires a écrit au personnel en présentant plusieurs mesures. Pour les syndicats, l’accent n’est pas mis là où il devrait l’être : l’amélioration du statut des employés.
Les syndicats ont réagi avec scepticisme mercredi à l’annonce de l’éventuelle mise en place de nouvelles mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale. Si certaines idées sont jugées plutôt positives, d’autres peinent à convaincre.
Selon Het Nieuwsblad, la directrice générale des établissements pénitentiaires, Mathilde Steenbergen, a présenté, dans un courrier interne au personnel, de nouvelles mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale. Parmi celles-ci, la possibilité de mettre en place des listes d’attentes avec code couleur pour les prisons surpeuplées.
«Avant tout, nous demandons plus de clarté sur la manière dont la limite de places sera définie dans certaines prisons», a répondu Robby De Kaey de l’ACOD (CGSP). «La mesure visant à ne pas faire exécuter les peines de moins de cinq ans est bonne, nous la réclamons depuis longtemps. Elle aura un impact positif sur les conditions de travail du personnel carcéral. Nous espérons qu’elle sera maintenue à long terme.»
«Dans de nombreuses prisons nous sommes déjà au niveau rouge foncé», a rappelé Alain Blancke de l’ACV (CSC), en référence au code couleur qui pourrait être instauré. «En outre, l’utilisation d’un code couleur pourrait entrainer une charge de travail plus importante pour le personnel des prisons. Il y a encore beaucoup de flou actuellement et nous espérons avoir bientôt plus de clarté sur le sujet», a-t-il ajouté. «Nous espérons que cette annonce agisse comme un signal au futur gouvernement fédéral pour qu’il investisse davantage de ressources dans le système judiciaire, afin d’attirer plus de personnel en rendant les emplois dans le milieu carcéral plus attrayant financièrement. Le manque de travailleurs est actuellement criant», a encore déclaré l’ACV.
Les deux syndicats sont donc dans l’attente de plus de clarté et se disent prêts à s’asseoir autour de la table avec Mathilde Steenbergen, à condition qu’une concertation constructive puisse avoir lieu.