Des criminels recherchés par la Belgique investissent dans l’immobilier à Dubaï
70 médias du monde entier ont publié le fruit de leurs investigations : Dubai Unlocked. 53 propriétés à Dubaï (d’une valeur de 56 millions d’euros) ont été achetées ces dernières années par dix individus, narcotrafiquants ou leurs proches, déjà poursuivis par la justice belge dans un dossier lié au trafic de drogue.
Plusieurs narcotrafiquants recherchés par la Belgique ont pu acheter, louer et vendre des villas et appartements à Dubaï ces dernières années, empochant au passage de généreuses plus-values, révèle mardi « Dubaï Unlocked », un nouveau travail journalistique collaboratif impliquant plus de 70 médias du monde entier dont Le Soir, Knack et De Tijd pour la Belgique.
Cette enquête repose sur plusieurs fuites de registres immobiliers, issus principalement du Dubaï Land Department (l’agence gouvernementale en charge du secteur immobilier qui enregistre toutes les transactions). L’analyse des données confirme ainsi que 53 propriétés à Dubaï ont été achetées ces dernières années par dix individus (narcotrafiquants ou leurs proches) déjà poursuivis par la justice belge dans un dossier lié au trafic de drogue. Six de ces fugitifs ont été condamnés (par contumace) dans notre pays. Et cinq d’entre eux figurent, selon les informations du Soir, sur la liste actuelle des demandes d’extradition.
D’après les calculs des journalistes, ces 53 biens peuvent être estimés à hauteur de 56 millions d’euros. Une partie des propriétés (au moins 29) ont par ailleurs été mises en location, ce qui a permis aux criminels d’encaisser près de 3 millions d’euros de revenus locatifs.
Réagissant à cette actualité, le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open VLD) signale qu’il s’est envolé, à la mi-mars, pour Abou Dhabi afin de rencontrer son collègue des Émirats arabes unis. Les deux hommes ont notamment discuté de la saisie des biens, une nouvelle étape dans la coopération entre les deux pays.