Des criminels échappent à la justice belge grâce à leur nouveau passeport turc

La Belgique a cherché en vain à obtenir de la Turquie l’extradition de deux grands criminels de la drogue. Ces deux personnes ont cependant, semble-t-il, obtenu la nationalité turque en échange de quelques investissements, écrivent plusieurs journaux flamands.

Le Bosniaque Sani A.M. (38 ans) et son bras droit albanais Flamur S. (48 ans) sont recherchés par un juge d’instruction de Bruges pour leur implication dans l’un des plus gros dossiers de drogue que la Belgique ait jamais connu. Dans l’affaire Kriva Rochem, du nom d’une entreprise du port d’Anvers, au moins 3,2 tonnes de cocaïne auraient ainsi été introduites dans le pays par une bande criminelle dirigée par Flor Bressers (36 ans). Ce dernier est en prison depuis l’année dernière.

Ses complices bosniaque et albanais se cachent toutefois en toute sécurité en Turquie. Et ils le resteront encore un certain temps, car Ankara a informé la Belgique au début du mois que les deux intéressés ont entre-temps obtenu la nationalité turque et ne peuvent donc pas être extradés.

La police et les tribunaux craignent depuis longtemps que les grands trafiquants de drogue ne profitent de la politique du gouvernement turc consistant à accorder des passeports à ceux qui le souhaitent en échange d’investissements. Depuis le 6 janvier 2022, les étrangers qui investissent 500.000 dollars (449.000 euros) ou achètent une propriété dans le pays peuvent obtenir la nationalité turque.

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) se dit conscient du problème. « Nous comptons sur le nouveau gouvernement turc pour faire en sorte que la Turquie ne devienne pas un port franc pour les grands criminels en fuite. »

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