Affaire Adil Charrot: les trois policiers ne seront pas poursuivis
La chambre du conseil de Bruxelles a prononcé, mardi, un non-lieu pour les trois policiers inculpés dans l’affaire du décès d’Adil Charrot. La famille du jeune Anderlechtois a annoncé son intention d’interjeter appel de la décision. Adil Charrot, 19 ans, avait perdu la vie dans un accident de la route, le 10 avril 2020, alors qu’il était pourchassé par la police après avoir fui un contrôle.
L’avocat de la famille d’Adil Charrot, Me Alexis Deswaef, a annoncé qu’il interjettera appel de l’ordonnance de la chambre du conseil de Bruxelles. Mardi, celle-ci a prononcé le non-lieu à l’égard des trois policiers inculpés dans le dossier de la mort d’Adil Charrot.
« Pour la famille, cette longue décision de la chambre du conseil est très violente« , a commenté Me Deswaef, « d’autant plus que de nombreux éléments démontrés ne sont pas relevés dans la motivation de celle-ci pour disculper totalement les policiers, que ce soit sur la course-poursuite ou sur la tentative de barrage », a-t-il dit. « La famille va donc interjeter appel contre cette décision auprès de la chambre des mises en accusation pour obtenir justice pour Adil », a ajouté le pénaliste, avocat des proches de l’Anderlechtois, constitués partie civile dans ce dossier.
Mardi, la chambre du conseil de Bruxelles a prononcé un non-lieu à l’égard des trois policiers inculpés pour homicide involontaire après le décès d’Adil Charrot. Le 10 avril 2020, ce jeune homme de 19 ans qui circulait à scooter, a fui une patrouille de police qui voulait le contrôler, place Docteur De Meersman à Anderlecht. Un peu plus loin, sur le Quai de l’Industrie, il a percuté de plein fouet une seconde voiture de police qui arrivait en renfort. Il est décédé des suites de ses blessures.
Dans son ordonnance, la chambre du conseil a tout d’abord déterminé que le critère de proportionnalité, quant à la décision de lancer une course-poursuite, avait été respecté. Elle a notamment relevé que l’inspecteur de police qui conduisait le premier véhicule « a toujours gardé ses distances, en prenant le maximum de précaution par rapport à la motocyclette (conduite par Adil Charrot) qui roulait à vive allure ».
Elle a également constaté que le véhicule de police banalisé, arrivé en renfort et contre lequel le jeune motocycliste s’est encastré, « se trouvait sur sa bande, circulant prudemment, à vitesse réduite, et cherchant la motocyclette ».
La chambre du conseil a rejeté l’hypothèse de la partie civile selon laquelle ce second véhicule de police a fait barrage au scooter, comme l’avance une contre-expertise automobile commandée par cette partie.
Elle a également balayé l’hypothèse de la partie civile selon laquelle les policiers ont fait preuve de discrimination vis-à-vis d’Adil, basant leur décision de le contrôler en fonction d’un profilage ethnique.