Le festival néonazi Frontnacht n’aura pas lieu à Ypres: la Ville retire son autorisation
Le festival Frontnacht, qui devait se tenir le 27 août à Ypres, inquiétait les services de renseignements européens. Il n’aura finalement pas lieu.
Depuis 2003, la ville d’Ypres organise fin août la Veillée de l’Yser (Ijzerwake en néerlandais), une manifestation nationaliste pro-flamande. Chaque année, elle rassemble des milliers de personnes à Steenstrate, près d’Ypres. Avec, d’année en année, une tendance de plus en plus radicale.
Lire aussi | Extrême droite: la menace de la désillusion (édito)
Une nouvelle étape a suscité la polémique: l’organisation la veille au soir d’un festival de musique avec, à l’affiche, des groupes ayant un lien avec les mouvements néo-nazis. Une situation qui inquiétait les services de renseignement européens, selon une information du Nieuwsblad. Selon nos confrères, « un document du SITE Intelligence américain, un groupe de recherche qui surveille les activités djihadistes, d’extrême-gauche et d’extrême-droite, classe l’événement dans la catégorie des menaces d’extrême-droite. Le document est partagé par plusieurs services de renseignement européens ». Le fait que la Belgique n’ait pas interdit Front Night susciterait également le mécontentement des pays voisins.
Le festival Frontnacht fait parler de lui depuis des mois. Un collectif, qui lutte contre son annulation, avait analysé les paroles de certains groupes qui s’y produisaient. Leur conclusion: leurs textes contiennent des incitations à la discrimination et à la violence, des idées de supériorité raciale ou de haine raciale ainsi que des idées néo-nazies. Malgré tout, les organisateurs avaient reçu l’autorisation du conseil communal d’Ypres pour l’organiser. Une autorisation qui a fait l’object de nouvelles discussions ce mardi et qui a finalement été suspendue.
Evénement annulé
Le conseil communal de la ville d’Ypres a finalement décidé à l’unanimité, ce mardi après-midi, que le festival Frontnacht ne pourrait avoir lieu. Selon la ville, la condition selon laquelle il ne doit y avoir aucun lien avec le néonazisme et le néofascisme n’est pas remplie.
Conner Rousseau avait mis la pression en menaçant de démissionner de la coalition d’Ypres si le festival controversé était autorisé à avoir lieu. « Nous ne voulons pas donner une scène à des néo-nazis agressifs et dangereux », a déclaré le président du Vooruit. « Nous espérons que le banc des échevins décidera de ne pas autoriser la tenue du festival. S’il le fait, ce sera sans Vooruit. »
Selon M. Rousseau, il y a plus d’informations maintenant que lorsque le conseil municipal a donné son feu vert. « Nous savons maintenant que parmi les participants, il y a des chanteurs qui n’ont pas été autorisés à entrer en Suisse en 2016 en raison de liens avec des mouvements terroristes. » Le président d’Open VLD, Egbert Lachaert, a réagi en déclarant que « se menacer mutuellement par le biais des médias ne résout rien ». « Les responsabilités sont prises à la table, ensemble et collégialement », a-t-il dit.
La ville de Ypres est dirigée par une coalition composée des libéraux, de Vooruit et de la N-VA.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici