Braquage à Brussels Airport en 2013: l’un des détenus conteste toute participation
La cour d’appel de Bruxelles a commencé à interroger, lundi après-midi, les quatre dernières personnes à être prévenues dans le dossier du braquage d’un avion transportant des diamants, en février 2013, à l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem. « Je conteste toute participation », a notamment déclaré le prévenu Houssein B.
Le président de la cour d’appel a questionné Houssein B. sur ses liens avec Marc Bertoldi, le seul à avoir été condamné pour ce braquage de grande ampleur. Cet homme était soupçonné d’avoir été le cerveau du vol, mais il n’a finalement été reconnu coupable que d’avoir écoulé les bijoux volés, dont une partie seulement a été retrouvée.
Devant le tribunal correctionnel de Bruxelles en 2019, Marc Bertoldi avait expliqué qu’un contact lui avait remis des bijoux, le 19 février 2013 vers 07h45 à Bruxelles, pour qu’il les écoule ensuite. L’échange avait eu lieu dans une voiture sur la voie publique, avait-il dit. « En fonction de la téléphonie et du déplacement de votre véhicule, les enquêteurs pensent que ce contact pourrait être vous« , a lancé le président de la cour d’appel, lundi après-midi, à Houssein B. Ce dernier a contesté, affirmant notamment que ce véhicule était celui de son beau-frère et qu’il ne faisait que lui emprunter de temps en temps.
Houssein B. a également été interrogé sur les raisons qui ont fait que Marc Bertoldi tentait de le joindre en appelant, non pas sur son propre téléphone, mais sur celui de son épouse ou sur celui de son beau-frère. Il a également été questionné sur certains autres hasards interpellants, comme le fait que son véhicule a été aperçu à quelques pas de l’endroit où les voitures des auteurs du braquage seront retrouvées incendiées un jour plus tard.
Enfin, le prévenu a été interrogé sur le fait qu’il s’était rendu au Maroc entre le 14 et le 22 mars 2013, soit quelques semaines après le braquage, avec deux autres hommes suspectés dans le dossier, Tarek B. et Marc Bertoldi. Houssein B. avait déclaré qu’il s’y était rendu pour affaires et avait profité de l’hospitalité de Marc Bertoldi. Il a affirmé ne plus se souvenir des autres personnes qui se trouvaient elles aussi chez l’intéressé en même temps que lui, ce qui a interpellé la cour.
Le 18 février 2013, huit individus masqués et armés avaient surgi sur le tarmac de Brussels Airport à Zaventem. Ils s’étaient approchés d’un avion de la compagnie aérienne Swiss, dans lequel se trouvait un chargement de valeur, convoyé par le transporteur de fonds Brink’s. Ils s’étaient emparés de 121 colis contenant des diamants mais aussi des lingots d’or et des pierres précieuses, pour un total de 37 millions d’euros. Ce vol au butin immense est considéré comme le braquage le plus spectaculaire et le plus audacieux commis en Belgique.
Seule une partie des biens volés a été retrouvée. Le 13 mai 2013, des diamants pour un montant d’environ cinq millions d’euros ont en effet été découverts dans la cave de la villa du dénommé Pascal Pont, à Champel en Suisse. L’un de ses proches amis, Marc Bertoldi, avait avoué qu’il avait reçu ces diamants par un contact mais avait contesté être l’un des auteurs du braquage à l’aéroport de Bruxelles-National.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a tout d’abord jugé dix-huit personnes, en mai 2018. Celles-ci étaient prévenues pour participation au braquage à divers degrés (auteur du vol des diamants, auteur du vol des voitures ayant servi aux faits, receleur des diamants volés, etc.). Elles ont toutes été acquittées. Le tribunal a estimé que « les éléments ne sont pas suffisamment précis et concordants pour asseoir la culpabilité des prévenus ».
Le parquet avait interjeté appel contre l’acquittement de toutes ces personnes. Deux ans plus tard, après des devoirs d’enquête complémentaires qui n’ont pas apporté de nouveaux indices incriminant les prévenus, le procureur avait annoncé qu’il renonçait à poursuivre quatorze d’entre eux. La procédure ne se poursuit donc plus aujourd’hui qu’avec quatre prévenus: Houssein B., Abdellah F., Nordine E.H. et Tarek B.
Quant à Marc Bertoldi, le tribunal l’a jugé seul, en juin 2019. Il a considéré qu’il était co-auteur du braquage, car il avait accepté d’écouler la marchandise volée, mais a estimé que rien ne permettait d’établir qu’il avait été le cerveau du braquage comme le soutenait le ministère public. « Le Grand Marco » a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme.
Le procès en appel se poursuivra mercredi matin.