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Balance Ton Bar: le Parquet fait appel de l’acquittement du serveur du Waff (info Le Vif)
Le Vif apprend que le Parquet a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Bruxelles d’acquitter le serveur du Waff qui était accusé de deux viols.
L’affaire était, à l’automne 2021, le début d’un gigantesque dossier sur les violences sexuelles dans le milieu de la nuit à Bruxelles. Un serveur du Waff, un bar bien connu du cimetière d’Ixelles, était accusé de viol sur une cliente. Le 29 janvier dernier, l’accusé avait été acquitté par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le Vif apprend cependant que le Parquet a décidé de faire appel à cette décision.
Suite à l’éclatement de l’affaire, des accusations concernant des serveurs d’autres bars du même quartier, et puis de tout Bruxelles, ont fait surface aboutissant à une prise de conscience internationale. Sur Instagram, celle-ci s’est traduite par le mouvement #BalanceTonBar, initié par la Bruxelloise Maïté Meeus. « La justice ne regagnera pas la confiance des victimes tant qu’elle continuera à minimiser leurs récits et leurs vécus, commente-t-elle aujourd’hui. Espérons que cette démarche marque un tournant pour l’ensemble des procédures judiciaires liées aux violences sexuelles. »
La «sanction sociale» invalidée pour le serveur du Waff
Après l’acquittement en première instance, celle-ci avait questionné ce qu’il pouvait rester de la confiance entre la justice et les victimes de violences sexuelles. Aujourd’hui, elle voit la décision du Parquet avec avec un regain d’espoir. «Si cet appel est mené avec sérieux et engagement, il pourrait envoyer un message fort : que la parole des survivantes compte et mérite d’être protégée et entendue, et qu’une “sanction sociale” ne peut en aucun cas remplacer une sanction judiciaire.»
La substitue du procureur du Roi avait, pour rappel, déjà plaidé la culpabilité de l’homme mais n’avait pas été suivie. Le tribunal correctionnel avait notamment souligné le lynchage médiatique dont le serveur avait fait l’objet. Une décision qui avait indigné Maïté Meeus. «Cet argument est une insulte aux survivantes. Il est extrêmement grave qu’un tribunal reconnaisse l’existence d’un supposé “tribunal médiatique” et le considère comme une forme de justice parallèle. (…) L’invoquer comme argument juridique revient à créer une confusion inacceptable entre le rôle de la justice et celui de la société civile. Il ne s’agit pas d’un débat d’opinion, mais d’un crime puni par la loi, et la seule question qui doit prévaloir est celle de la reconnaissance et de la condamnation des violences subies.»
Plus d’informations à venir sur la suite de la procédure.
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