Jennifer Hermoso Luis Rubiales
Jennifer Hermoso arrivant au procès de Luis Rubiales, accusé d'agression sexuelle et de coercition. © AFP

Procès de Luis Rubiales: «Un moment qui a terni l’un des jours les plus heureux de ma vie»

Ce lundi s’ouvre le procès de Luis Rubiales. L’ancien président de la Fédération espagnole de football est notamment accusé d’agression sexuelle pour un baiser imposé à la joueuse Jenni Hermoso, en août 2023.

L’ex-président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, est jugé, à partir de ce lundi et jusqu’au 19 février 2025, par un tribunal de la banlieue madrilène pour avoir embrassé de force sur la bouche l’an dernier la joueuse de l’équipe nationale Jenni Hermoso.

Le parquet, qui présente en Espagne ses réquisitions avant le début du procès, avait annoncé, en mars 2024, qu’il réclamerait 2,5 ans de prison à l’encontre de M. Rubiales: un an pour agression sexuelle et un an et demi pour les pressions exercées sur la joueuse pour qu’elle affirme que le baiser était consenti. Luis Rubiales avait été officiellement renvoyé en procès, début mai, de la même année dans cette affaire dite du « baiser forcé » pour agression sexuelle et coercition.

Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser sans consentement relève de l’agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violences sexuelles, y compris le viol.

D’autres responsables inquiétés

Deux autres ex-responsables de la Fédération, ainsi que l’ancien sélectionneur de la « Roja » féminine, Jorge Vilda, accusés d’avoir exercé des pressions sur la joueuse pour la convaincre d’appuyer la version de M. Rubiales, seront jugés avec lui. Le parquet réclame un an et demi de prison contre Jorge Vilda, Rubén Rivera (l’ancien directeur marketing de la Fédération) et Albert Luque (directeur sportif de l’équipe masculine) pour un délit de coercition.

Le 20 août 2023, Luis Rubiales avait embrassé sur la bouche par surprise Jenni Hermoso devant les caméras du monde entier, quelques minutes après le triomphe de la « Roja » à Sydney, lors de la finale de la Coupe du Monde féminine. Son geste avait provoqué une vague d’indignation en Espagne et à l’étranger, l’obligeant à démissionner le mois suivant.

«Ça ne devrait jamais arriver»

Un baiser comme celui que lui a imposé l’ex-patron de la Fédération espagnole de football Luis Rubiales « ne devrait jamais arriver, dans aucun secteur social ou professionnel », a dénoncé, lundi, devant le tribunal, la footballeuse Jenni Hermoso.

« Je ne fais un baiser sur les lèvres que lorsque je décide de le faire », a aussi déclaré la joueuse devant le tribunal situé près de Madrid. « En tant que femme, oui, je me suis sentie peu respectée, je pense que c’était un moment qui a terni l’un des jours les plus heureux de ma vie« , a encore poursuivi Jenni Hermoso. « Pour moi, il est très important de dire qu’à aucun moment je n’ai cherché cet acte ni que je m’y attendais, car je crois qu’on m’a manqué de respect », a-t-elle aussi asséné.

« En descendant du podium, je vois des coéquipières, je tombe sur Alexia (Putellas), sur Irene (Paredes) et je leur dis ce qui s’est passé et je leur dis quelque chose comme ‘Putain meuf, Rubiales m’a embrassée sur la bouche’ et elle m’a dit ‘Quoi ?’ et (je lui réponds) ‘Oui, il m’a bien donné un baiser sur la bouche' », a décrit Jenni Hermoso.

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