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10 000 policiers ont fait entendre leur colère à Bruxelles

Dix mille policiers – selon les chiffres officiels – ont manifesté à Bruxelles pour exiger davantage de respect de la part du gouvernement fédéral. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire entendre leur colère.

Le cortège de policiers s’est élancé du boulevard Albert II vers 10h30. Au sein de celui-ci, outre des affiliés du SLFP, de la CGSP, de la CSC ou encore du SNPS, se trouvaient également des représentants de la police néerlandaise.

   Les manifestants ont pris la direction du Palais de Justice, en passant par Plaisirs d’Hiver, puis à proximité du siège de l’Open Vld et devant la gare centrale. Tout au long du parcours, des centaines de pétards ont été allumés, suscitant par moments l’inquiétude des commerçants et des passants.

   Certains vestiges du rassemblement de la veille contre les violences faites aux femmes ont par ailleurs été moyennement appréciés. Une affiche portant le message « Police sexiste, Etat patriarcal » a ainsi été rageusement arrachée et laissée en pièces sur le trottoir.

   Arrivés place Poelaert, les manifestants ont laissé éclater leur colère en déployant un arsenal pyrotechnique particulièrement assourdissant. L’entrée du parking sous-terrain a notamment été complètement enfumée pendant un long moment.

   « La manière dont nous sommes traités est scandaleuse, nous ne pouvons l’accepter, » a clamé Carlo Medo du NSPV à la fin du rassemblement, à quelques dizaines de mètres du cabinet du Premier ministre. « Il est temps que le monde politique entende le signal. »

   Eddy Quaino, permanent CGSP, a poursuivi en rendant hommage aux policiers récemment tués en service. « Nous avons besoin de moyens et de sécurité, la ministre de l’Intérieur doit prendre conscience de la colère. Nous allons gagner ce combat! », a-t-il ajouté.

   « Respect. C’est ce dont vous faites preuve, et ce que vous êtes en droit d’exiger », a conclu Vincent Gilles du SLFP, revendiquant de son côté 12.000 participants.

Rencontre décevante

Après avoir rencontré le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD), la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD), les représentants des syndicats des policiers s’avouent déçus. « Les gens ne veulent même pas parler de notre statut. Ils maintiennent la réduction accélérée de la NAPAP et ne veulent pas rappeler le phasage de l’accord salarial. C’est une déception », a commenté Joery Dehaes, délégué ACV (CSC).

Carlo Medo, président du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), espérait davantage de ces entrevues. « On a beaucoup parlé, mais je pense qu’on ne s’est pas bien compris. Ils sont prêts à parler de la violence contre la police, mais sur les autres sujets, c’est triste. Je suis très déçu, car aujourd’hui nous avons vu un signal fort de la part des policiers eux-mêmes », a-t-il déclaré. Les syndicats se disent unis. De nouvelles actions devraient être organisées. « Nous sommes toujours ouverts à la négociation, mais aujourd’hui, une personne sur quatre qui travaille pour la police était ici. Cela ne doit pas être oublié », a conclu M. Dehaes.

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