J’étais avec des élèves entre église et mosquée, et tout est vrai
Ce mardi, il fait un temps à ne pas rester enfermé à l’école. Pour environ 300 élèves de 16 à 18 ans, ça tombe bien : aujourd’hui, ils vont passer de lieu de culte en lieu de culte à l’initiative du comité Together for Peace, né après « les attentats ».
Leur programme : mosquée, synagogue, église catholique, temple protestant et centre laïque. Ce matin, c’est une classe du cours de religion musulmane de l’athénée royal de la Rive gauche, à Bruxelles, qui passe sous les quatre caméras qui veillent sur l’entrée de la Grande Synagogue. Philippe Markiewicz, le président du consistoire israélite, ne se formalise pas quand les garçons passent devant les kippas à disposition des visiteurs sans s’y arrêter. Le professeur de religion musulmane intervient. Après quelques rires nerveux, les kippas garnissent les crânes.
Le décor est fait de bancs de bois sombre, citations de psaumes sur les murs, vitraux (sans figures)… Philippe Markiewicz s’attarde sur le commandement : » Aime ton prochain comme toi-même » et il en fait le plus important de toute la religion juive. Une visiteuse lève la main. Elle porte un foulard, une montre avec beaucoup de brillants et – ironie involontaire – un tee-shirt griffé Levi’s. Elle demande : » Etre juif, c’est être riche ? « . Philippe Markiewicz répond que non, il y a beaucoup de pauvres en Israël. D’autres questions fusent : » Qu’y a-t-il derrière cette porte ? » La Torah. On évoque Israël et les Palestiniens. Un lien affectif entre juifs belges et Israël n’empêche pas de souhaiter une solution à deux Etats, tout là-bas.
14 heures : l’institut de la Vierge fidèle (jupe et pull bleu marine pour les demoiselles, chemise blanche et cravate bleu foncé pour les jeunes gens) se rend à la mosquée Omar ibn Al-Khattab en présence du président de l’Exécutif des musulmans de Belgique. Pour commencer : direction le sous-sol pour une dégustation générale de thé à la menthe et de pâtisseries traditionnelles. Cette pièce accueille chaque jour, pour un repas, des réfugiés venus du Petit Château tout proche. Les repas sont offerts par les membres de la communauté. On visite les lieux. A l’étage, les élèves se retrouvent à nouveau dans le décor familier d’une classe d’école. Les mercredis après-midi, on y enseigne la langue arabe, indispensable pour prendre part au culte.
On se déchausse avant de fouler le tapis qui couvre chaque centimètre carré de la salle de prière. Sur un mur, un tableau énonce en chiffres électroniques la date (dans le calendrier musulman et dans le calendrier grégorien) et les heures de prière. Le président de l’Exécutif des musulmans de Belgique présente sa structure en quelques mots.
L’imam rappelle l’étymologie de » mosquée » ( » lieu de prière « ) et répond à des questions. Quand le mariage entre personnes de même sexe arrive sur le tapis de prière, l’imam pointe la différence entre mariage civil et religieux avant de botter en touche : il est l’heure de se rendre place de la Monnaie pour les discours de clôture.
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