Jean-Michel Javaux a signé chez Meusinvest
Visiblement, le quadragénaire n’avait aucune envie de raccrocher ni d’être évincé du pouvoir. Ainsi, dès avril 2013, il s’installera à la présidence du conseil d’administration de Meusinvest, le holding public spécialisé dans le financement des PME en Province de Liège- sa nomination est confirmée par l’acteur financier interrogé par Le Vif/L’Express.
Autrement dit, Jean-Michel Javaux sera dans la tour de contrôle de l’outil économique majeur de la reconversion liégeoise. Exit donc le CDH Josly Piette, actuel président de Meusinvest, qui n’aurait toujours pas digéré d’être remercié. Le recrutement de Jean-Michel Javaux à ce poste influent s’est » politiquement négocié entre présidents de parti « , selon une source bien informée, Ecolo figurant dans la coalition olivier du gouvernement wallon. » Ecolo a demandé ce poste et Jean-Michel Javaux était candidat. » Le candidat idéal, dixit un socialiste liégeois et ami proche : » Il a une grande aura, un large réseau de relations et des entrées au plus niveau, du local au fédéral. «
Puis, il y a encore Lampiris, société liégeoise de dimension plus modeste, fournisseur d’électricité verte et de gaz, où Jean-Michel Javaux siège depuis avril 2012, au côté d’Eric De Keuleneer, professeur à Solvay (ULB). » C’est moi qui l’ai sollicité lorsqu’il a annoncé son départ « , précise Bruno Venanzi, cofondateur de Lampiris. » Sa couleur politique n’a rien à voir. Ce sont sa bonne perception de ce que les gens pensent et sa proximité avec différents milieux qui constituent un apport sérieux pour comprendre notre clientèle. » Jean-Michel Javaux apporte surtout un carnet d’adresses et une capacité de lobbying attrayants : » L’énergie est un secteur où l’influence politique est déterminante « , résume Bruno Verschueren, également cofondateur de Lampiris. Jean-Michel Javaux, lui-même client chez Lampiris, interviendra quatre fois par an comme administrateur indépendant, sans fonction exécutive.
D’ailleurs, il pourrait même décrocher d’autres postes d’administrateurs. Son mayorat à Amay, dans la province de Liège, reste en fait sa seule incertitude. Car Jean-Michel Javaux n’est pas certain de retrouver son écharpe – sa majorité ne tient qu’à un siège et on lui reproche de ne pas s’occuper assez de sa commune. Alors qu’il pensait avoir un boulevard devant lui, il affronte un baron socialiste amaytois : Robert Collignon. Lui fait mine de ne pas s’en inquiéter. Aurait-il promis une coalition Ecolo-PS en échange de son point de chute chez Meusinvest ?
Soraya Ghali
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