Jean-Marc Nollet (Ecolo): « On n’arrive pas encore à convaincre Frank Vandenbroucke. Mais ça progresse… »
Jean-Marc Nollet, coprésident Ecolo, explique le changement de doctrine de son parti, et veut remettre les tensions internes à la Vivaldi en perspective. Entretien.
Ecolo, puis le PS, se sont-ils mis dans la roue du MR? Jusqu’à présent, c’est du côté réformateur que venaient les demandes d’assouplissements…
Nous n’avons pas demandé d’assouplissements ici ou là, mais un changement de paradigme dans la gestion de cette crise sanitaire: il est temps de passer d’une gestion de crise à une gestion des risques, concept qui englobe d’autres dimensions que l’enjeu sanitaire strict. Cette demande est le fruit d’une longue réflexion interne, menée d’abord par la commission santé du parti, qui rassemble des militants actifs dans ce secteur, et, bien sûr, des parlementaires. C’est de là que ça vient, et de nulle part ailleurs…
Tout de même, aujourd’hui, les trois partis francophones semblent tous trouver la politique sanitaire du gouvernement fédéral trop rigide…
C’est cette question qui me semble trop rigide. Car, d’une part, les discussions ne se limitent pas à des partis, puisqu’on entend aussi des experts, dans le débat public, qui portent ce changement de paradigme, et, d’autre part, elles ne se limitent pas à l’espace francophone. C’est avec Groen que nous avons demandé un élargissement des bulles, et j’entends d’autres partis flamands, qu’ils siègent au comité de concertation ou au gouvernement fédéral, dire qu’ils veulent modifier le dispositif en matière de couvre-feu. Egbert Lachaert, le président de l’Open VLD, aussi s’est exprimé avant et même après le dernier comité de concertation…
Est-ce parce qu’Alexander De Croo ne vous écoute pas assez que vous avez fait le choix de vous exprimer dans les médias pour faire connaître vos revendications?
Le sens de l’écoute est une des grandes qualités d’Alexander De Croo, au contraire. Mais on n’arrive pas, pour l’instant, à convaincre le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, de la nécessité de ce changement de paradigme, et pour que ce changement opère, il faut que tout le monde en soit convaincu. Je note toutefois que ça progresse.
Le Premier ministre n’avait pas averti les vice-Premiers francophones de sa conférence de presse du lundi 22 février… Y a-t-il un problème de confiance, entre francophones et Flamands, dans cette majorité?
Il faut bien plus que ça pour me choquer, vous savez…
Paul Magnette avait trouvé la méthode « pas idéale »…
Je l’ai lu aussi, je lis beaucoup de choses. Mais je répète: il faut bien plus que ça pour me choquer.
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