Jan Jambon et les patrons de la police s’expliquent à la Chambre
Jambon risque de se retrouver sur des charbons ardents ce mardi. Lui, le commissaire général de la police fédérale Marc De Mesmaeker, et sa prédécesseure Catherine De Bolle, viendront en effet s’expliquer sur ce qu’ils savaient sur l’affaire Chovanec.
Les yeux seront tournés ce mardi matin vers les commissions de la Justice et de l’Intérieur de la Chambre. Le ministre-président flamand et ex-ministre de l’Intérieur Jan Jambon, ainsi que le commissaire général de la police fédérale Marc De Mesmaeker, et sa prédécesseure Catherine De Bolle, viendront s’expliquer sur ce qu’ils savaient du décès d’un citoyen slovaque, Jozef Chovanec, après une intervention de la police à l’aéroport de Charleroi, et ce qu’ils ont fait ensuite.
M. Jambon a pris les devants samedi en donnant sa version des faits lors d’une conférence de presse dans sa commune de Brasschaat. Il a reconnu une erreur de communication lorsqu’il a affirmé qu’il ne savait rien de cette affaire mais, sur le fond, ni lui, ni son cabinet n’ont commis de faute dans la façon dont ils ont traité ce dossier dont ils ignoraient les terribles circonstances, a-t-il affirmé.
Le nationaliste flamand ne voit pas pourquoi il devrait démissionner de son poste de ministre-président. Il se dit soutenu par ses partenaires de coalition, le CD&V et l’Open Vld. Leur attitude sera suivie de près mardi à l’heure où les libéraux flamands tentent de mettre sur pied une coalition (fédérale) sans la N-VA.
Beaucoup de questions se posent également sur l’attitude de la hiérarchie policière qui dit elle aussi n’avoir découvert l’horreur de l’affaire qu’après la diffusion au grand public des images de l’intervention policière. Le numéro 2 de la police fédérale, André Desenfants, s’est déjà retiré de ses fonctions le temps d’une enquête interne et le patron de la police aéroportuaire, Danny Elst, a été placé à une fonction administrative par mesure d’ordre.
Dans l’oppostion, beaucoup de questions se posent. Le chef de groupe PS, Ahmed Laoouej, s’interroge sur « l’inertie voire l’impunité » qui semble régner dans ce dossier. Interviewée lundi dans « La Libre », la députée Zakia Khattabi (Ecolo) a dénoncé le résultat des « années Robocop » qui ont, selon elle, caractérisé le passage de M. Jambon à l’Intérieur. Vanessa Matz (cdH) juge quant à elle que la loi autorisait l’ex-ministre fédéral à prendre des mesures disciplinaires après cet événement, contrairement à ce qu’affirme l’intéressé. Le PTB, devant cet « étouffoir », appelle le ministre-président flamand à démissionner.