Internet et la drogue : d’une dépendance à l’autre
Une étude démontre que pour les jeunes, Internet est devenu un besoin fondamental au même titre que l’air, l’eau, la nourriture et le gîte. Dans le même temps, une autre étude affirme que grâce à leur addiction à Internet, les jeunes se drogueraient deux fois moins qu’il y a huit ans.
Si on en croit l’étude de l’entreprise informatique Cisco, réalisée dans 14 pays en interrogeant 2.800 étudiants et jeunes professionnels, une personne sur trois estime qu’Internet est aussi important que les besoins fondamentaux universels de l’homme, à savoir : l’air, l’eau, la nourriture et le gîte.
Pour plus de la moitié des personnes interrogées, Internet « fait partie intégrante de leur vie« . Et ils vont même plus loin : la Toile serait indispensable à leur survie, bien plus qu’une voiture, un rendez-vous avec leur conjoint et les sorties entre amis.
D’ailleurs, plus d’un quart des étudiants trouvent qu’il est plus important de rester au fait des dernières actualités sur Facebook que de sortir, de faire la fête ou d’écouter de la musique. Neuf étudiants et jeunes salariés sur dix sont sur Facebook et la plupart consultent leur profil au minimum une fois par jour. Un tiers le consulte même au moins cinq fois par jour.
Faut-il s’inquiéter de cette évolution ? Nul ne le sait encore mais une autre étude, réalisée par l’Unité Promes et le Sipes de l’Ecole de Santé publique de l’ULB, prouve que l’addiction à Internet n’a pas que des mauvais côtés. Elle aurait diminué de moitié la consommation de cannabis par les jeunes en seulement huit ans.
En 2002, huit élèves sur cent en Communauté française disaient avoir déjà pris du cannabis au moins une fois par semaine. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 4,9% dans le cas. Même chose du côté de l’ecstasy puisque 5,3% des jeunes déclaraient en 2002 en avoir déjà consommé au moins une fois dans leur vie, contre 2,7% lors de la dernière enquête. Quant au tabac, la consommation quotidienne par les jeunes est passée de 18,7% en 2002 à 12,7% en 2010.
Les causes de ces baisses sont multiples. Cependant, le sociologue Damien Fravresse pense que c’est l’encadrement plus important des adolescents qui est un facteur-clé. « Nos jeunes sont bien mieux encadrés désormais, avec cette conséquence que leurs parents les laissent beaucoup moins sortir que par le passé. Ils se retrouvent donc souvent dans leur chambre face un ordinateur et c’est sans doute pour cette raison aussi que la dépendance des jeunes aux jeux électroniques a, elle, augmenté« . En effet, le nombre de jeunes avouant passer au moins quatre heures par jour devant des jeux électroniques a quasiment doublé : il est passé de 7% à 13%.
Menée au printemps 2010, cette enquête a interrogé 10.000 élèves âgés de 12 à 20 ans.
Levif.be, avec Belga
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