Immobilier: la Wallonie veut-elle intimider les Flamands?
Le gouvernement wallon compte imposer un permis pour les maisons à usage touristique, rapportent les journaux Mediahuis. Ainsi, le gouvernement veut garder l’immobilier abordable pour les jeunes Wallons.
L’immobilier touristique divise. Le sujet des permis pour les gîtes en Ardenne est sur la table depuis des années, mais certaines communes wallonnes affirment qu’il est désormais urgent d’agir.
En réponse, le ministre wallon de l’Aménagement du territoire Willy Borsus (MR) veut imposer un permis d’exploitation pour les habitations à vocation touristique. « Il ne s’agit pas d’une mesure visant à intimider les Flamands. Les investissements et les touristes flamands restent les bienvenus » précise-t-il dans les colonnes des journaux Mediahuis. « Mais nous donnons aux communes et aux villes la possibilité de prendre leurs propres décisions lorsque cela est nécessaire ».
Depuis le confinement, de nombreux Flamands sont venus en Ardenne pour acheter une résidence secondaire, ou pour y ouvrir un gîte. « En raison de la forte demande de bien immobilier, les jeunes Wallons ne peuvent plus payer le prix du marché pour une maison dans leur propre commune », explique l’échevine du Tourisme de Rendeux, Audrey Carlier.
« Offensive moderne des Ardennes »
« Durant les confinements, de nombreux Flamands sont venus dans les Ardennes pour acheter une résidence secondaire, ou pour ouvrir un gîte. Une offensive moderne des Ardennes », selon certains.
Selon Audrey Carlier, le grand nombre de résidences secondaires transforme également Rendeux en un village où il n’y a que des activités touristiques. « Nous voulons préserver l’équilibre entre la vie du village et le tourisme », explique-t-elle. Par ailleurs, certains gîtes causent beaucoup de nuisances sonores aux habitants.
« Lutter contre la prolifération des gîtes »
Certaines villes et communes wallonnes en ont donc assez. « Nous attendons avec impatience que le gouvernement wallon soumette la réaffectation des logements à une autorisation », insiste Audrey Carlier.
En attendant, les bourgmestres wallons prennent leurs propres mesures pour lutter contre la prolifération des gîtes. C’est également le cas à Rendeux. Les terrains à bâtir du CPAS y sont vendus à des prix abordables pour les jeunes Wallons, à condition qu’ils y soient effectivement domiciliés et qu’ils y vivent. En outre, les nouveaux projets de construction en vue de l’ouverture d’un gîte sont gelés.
« Rien ne peut encore être fait en ce qui concerne l’achat et la rénovation de maisons existantes », regrette Audrey Carlier. Rendeux et d’autres communes ardennaises attendent que le gouvernement wallon agisse en ce sens.
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