Immobilier en province de Hainaut: la Wallonie picarde profite de sa situation stratégique
L’ouest de la province de Hainaut jouxte la Flandre, le Brabant wallon et la France. Elle est aussi à portée de main des Bruxellois. Une mitoyenneté qui y fait monter les prix.
L’ouest de la province de Hainaut, plus communément dénommé la Wallonie picarde, est traditionnellement privilégié par rapport à son flanc oriental. Bien sûr, les régions d’Ath, Mouscron et Tournai ne sont pas égales en matière d’immobilier et leurs marchés respectifs connaissent des destins différents. Mais elles ont meilleure cote que leurs homologues de Mons, Charleroi, Soignies et Thuin du fait de leur proximité immédiate avec la Région flamande et la province de Brabant wallon d’une part, avec la France de l’autre. Un heureux voisinage qui encourage la venue sur son territoire de candidats-acquéreurs flamands, brabançons et, dans une moindre mesure, français, avec, à la clé, une hausse des prix des maisons et des appartements. Même les Bruxellois s’intéressent à la Wallonie picarde, observe Anthony Pirard, notaire à Beloeil. Qui ajoute que l’autoroute A8, qui relie la capitale à Tournai via le contournement de Hal, délimite la zone des communes qui profitent le plus de l’intérêt de leurs riches voisins : Celles, Mont-de-l’Enclus, Frasnes-lez-Anvaing, Ellezelles et Flobecq.
Les investisseurs plébiscitent les maisons
Le prix médian des maisons dans ces cinq entités est le plus élevé de Wallonie picarde. Il s’échelonne entre 180 000 et 200 000 euros à la suite d’augmentations de l’ordre de 3 à 10 % entre 2017 et 2018. Celles est un cas à part… et à relativiser : le prix médian de ses maisons y a flambé, gagnant anormalement 50,9 %. Ailleurs, d’autres communes affichent des valeurs presque aussi élevées : Chièvres, Ath et Pecq flirtent avec les 180 000 euros, Leuze-en-Hainaut progresse pour arriver à un prix médian de 160 000 euros, comme Tournai et Estaimpuis, qui, elles, souffrent un peu. En bas du tableau, les maisons sont plus accessibles à Péruwelz, Brugelette, Comines-Warneton, Antoing, Brunehaut et Rumes, dont les prix médians varient entre 120 000 et 145 000 euros.
Des statistiques générales qui ne tiennent pas compte de l’état des biens. Ainsi, les maisons neuves, dont les valeurs dépassent largement les médianes, de l’ordre de 220 000 à 270 000 euros, voient se réduire leur public d’amateurs, pointe Me Pirard. La classe moyenne ne peut s’offrir ce genre de biens, déplore-t-il, et certainement pas les jeunes ménages – du moins sans l’aide de leurs parents. A l’inverse des investisseurs purs, qui se prennent à cibler les maisons de trois à quatre façades en sus de leurs éternels appartements deux-chambres et font grimper les loyers. Le phénomène s’est notamment marqué dans la commune de Pecq, précise le notaire Vincent Colin, qui y dirige son étude.
Du neuf à Mouscron
En ce qui concerne les appartements, c’est étonnamment à Mouscron que se sont échangés les biens les plus chers en 2018. Mais cela ne se reflète pas dans les valeurs médianes, où Ath prend le lead avec un prix médian de 160 000 euros contre 152 500 euros à Mouscron et 150 000 euros à Tournai. Il faut, pour s’en convaincre, se pencher sur le détail du calcul fait par les notaires : un quart des ventes d’appartements à Mouscron ont été conclues à plus de 220 000 euros. La raison est simple, assure Me Colin, et à imputer à l’afflux de biens neufs dans la commune. Tournai et Ath, à l’inverse, sont arrivées à saturation en matière de nouvelles promotions.
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