Hoverboards, trottinettes électriques et gyroroues: que dit la législation belge en matière de micromobilité
Depuis quelques années, ces engins se répandent dans les villes. La réglementation belge, pionnière sur le sujet, s’adapte à leur évolution.
« 2018 est l’année de la trottinette électrique, même si la gyroroue reste la reine du macadam. » Frédéric Bonus-Plumridge, formateur à l’ASBL Wheels Angels, qui promeut l’utilisation des « engins de micromobilité », confirme cet engouement. « Dans une ville engorgée comme Bruxelles, ils réconcilient les professionnels avec les transports en commun, en permettant d’effectuer le premier et le dernier kilomètre. » Les automobilistes y trouvent également leur compte, pouvant désormais stationner plus loin de leur lieu de travail tout en le rejoignant rapidement.
« Un espace-test pour la mobilité du futur »
Jusqu’à environ 6 km/h (la vitesse d’un marcheur), l’usager, aussi appelé « wheeler », est considéré comme un piéton, et peut donc emprunter le trottoir. Mais s’il dépasse cette limite, la loi belge le considère comme un cycliste. Il doit alors se cantonner aux voies réservées ou à défaut à la route, ce que n’autorisent pas de nombreux pays d’Europe, où il faut rouler au pas.
« C’est une vraie chance pour nous. Cette législation plus ouverte nous permet d’être un véritable espace-test pour la mobilité du futur », s’enthousiasme Frédéric Bonus-Plumridge, qui est également membre du groupe de travail mis en place par le ministre de la Mobilité, François Bellot, sur la question.
La législation belge impose également depuis le 1er octobre 2016 de brider les bolides à 18 km/h, même si certains modèles dépassent allègrement ce palier. La gyroroue Monster de la marque Gotway, par exemple, atteint aisément les 55 km/h. Le « wheeler » pris en excès de vitesse risque la confiscation de son engin. « Cette limitation va cependant être relevée à 25 km/h par l’institut de sécurité routière Vias au 1er janvier 2021. Le but est de se conformer aux allures réelles des machines, présentes et futures », précise Patrick De Cooman, de l’ASBL Flywheels.
Maîtrise et responsabilité demandées
Côté assurance, les compagnies se sont pour la plupart adaptées, en incluant les engins de micromobilité dans la responsabilité civile familiale, obligatoire. Comme pour les cyclistes, le port du casque et d’une chasuble de couleur vive n’est pas obligatoire, mais fortement conseillé. Pas de permis demandé non plus, même si la mise en place d’un certificat d’aptitude est à la réflexion.
Car même s’il n’existe pas encore de statistiques officielles, il semblerait que la majorité des accidents soient de la responsabilité des « wheelers ». « La difficulté réside dans le fait qu’on passe du statut d’usager fort sur le trottoir, à vulnérable sur la chaussée. Les autres usagers n’ont pas non plus l’habitude de nous voir circuler, il faut donc être vigilant en permanence et avoir la maîtrise totale de sa machine », explique Frédéric Bonus-Plumridge. Il est possible de se former avant de se lancer, pour enfin retrouver « le plaisir de se déplacer ».
Juliette Chable
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