Au-delà de la bataille de Waterloo: zoom sur les héros et lieux emblématiques du Brabant wallon
Les batailles de Waterloo et Ramillies ne sont pas les seules à avoir marqué le passé du Brabant wallon, dont on peut toujours contempler le décor ou l’héritage.
Le Brabant wallon possède quelques héros et lieux emblématiques…
Madeleine Gausset et les montgolfières de Céroux-Mousty
Genvaloise, Madeleine Gausset décolle à l’été 1910 de Koekelberg, avec son mari, Jules, agent de change, à bord d’une montgolfière de 1 000 m3. Trois mois plus tard, rebelote, dans leur propre ballon cette fois, baptisé Maddy. Le couple survole la forêt de Soignes pour admirer d’en haut leur villa au bord du lac de Genval (Folon y habitera de 1943 à 1946) et atterrir à Wavre. Le 5 juillet 1913, Madeleine Gausset devient la première aéropostière belge: elle pilote le Fleurus, depuis Koekelberg jusqu’à Céroux-Mousty. «C’est pourquoi la place de ce village reste, aujourd’hui encore, un des lieux privilégiés pour décoller en montgolfière», précise l’historien Jean-Christophe Dubuisson. Lors de la Première Guerre mondiale, Madeleine fit don de son ballon à l’armée belge.
Charles de Loupoigne et le tilleul de Baisy-Thy
Le tilleul, c’est «l’arbre de la liberté», planté en 1796 – toujours là aujourd’hui – sur la place d’Hattain, pour célébrer la victoire des révolutionnaires français sur les Autrichiens. C’était la coutume: on plantait des arbres, parfois dits aussi «de la justice», en l’honneur des libérateurs venus de France. Mais tout le monde ne les accueillit pas à bras ouverts, notamment parce que le nouvel occupant était férocement antireligieux. Charles de Loupoigne, par exemple. Depuis la forêt de Soignes, il dirigea une milice catholique et paysanne, surnommée «l’Armée de Belgique», pour attaquer les Français. Parmi ses faits d’armes: l’attaque d’une fabrique d’armes à Genappe (et l’abattage d’un arbre de la liberté) et la capture de 24 Français et 104 de leurs chevaux. Condamné à mort par contumace, il fut repéré à l’été 1799, encerclé et tué.
La ligne KW et ses bunkers n’ont pas suffi pour résister à l’offensive allemande en mai 1940.
Les pierres de l’abbaye de Villers-la-Ville
En 1796, les Français expulsent les moines de l’abbaye. Comme le raconte l’historien Jean-Christophe Dubuisson, «un marchand de matériaux y a vu une bonne occasion de se remplir les poches: il a acheté les lieux afin de revendre tout ce qui pouvait l’être. C’est pour cette raison que de nombreuses fermettes des environs ont été construites avec des pierres de l’abbaye. Par la suite, l’endroit a été abandonné, la nature y a repris ses droits, le lierre a recouvert les murs et quelques parois se sont écroulées.» Ces ruines attirent alors touristes et artistes. Comme Victor Hugo, au printemps 1861. Le grand écrivain les a dessinées, a rédigé le poème Dans les ruines d’une abbaye et y consacré un chapitre des Misérables.
Les bunkers de la Ligne KW
La Ligne KW est celle qui relie Koningshooikt, village aujourd’hui rattaché à Lierre (province d’Anvers) et Wavre. C’était l’un des systèmes de défense imaginés à la fin des années 1920 par l’armée belge: relier Anvers et Namur par une ligne fortifiée au-delà de laquelle nos militaires se retrancheraient pour résister à l’envahisseur. Elle ne suffit pas, lors de l’offensive allemande en mai 1940. La plupart des bunkers qui la constituaient restent visibles, autour de Wavre, Gastuche, Rosières, Rixensart ou Bierges.
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