Grève chez bpost: « Quand tout sera privé, on sera privés de tout »

Un mouvement de grève chez bpost perturbe la distribution du courrier et l’ouverture des bureaux de poste.

La grève chez bpost touche principalement la Wallonie et Bruxelles où environ un tiers des bureaux étaient fermés, a précisé une porte-parole de l’entreprise postale. La Flandre est nettement plus épargnée par cette grogne syndicale : seuls cinq bureaux de la région anversoise ont gardé portes closes. Malgré la grève, bpost a pu effectuer presque toutes ses livraisons de journaux jeudi matin. La distribution du courrier n’a pas non plus connu de remous majeur avec 90% du personnel wallon et flamand qui était sur le pont. Ce taux est plus réduit dans la capitale, avec 70% de travailleurs actifs. Quelques grévistes sont également recensés dans les centres de tri, ce qui pourrait avoir des conséquences sur l’activité postale de fin de journée. « Nous faisons tout pour limiter les perturbations », assure la porte-parole.

Environ 200 manifestants aux couleurs des trois syndicats (CGSP Poste, CSC Transcom et SLFP Poste) se massaient devant le siège de bpost à Bruxelles pour dénoncer le manque de clarté autour de la perte du contrat de distribution des journaux par l’entreprise postale au 1er juillet prochain. Selon le front commun syndical, 4.000 emplois seraient menacés. Les représentants des syndicats ont d’abord brièvement pris la parole. « On prend des décisions qui mettent en péril notre travail, le postier belge ne doit plus être une variable d’ajustement pour les politiques, les managers, les boursicoteurs« , ont-ils notamment dénoncé. « Quand tout sera privé, on sera privés de tout. »

Le front commun syndical réclame également des garanties concernant le système de soutien public promis pour couvrir les zones à faible densité de population. « Avec la grève d’aujourd’hui, nous voulons envoyer un message à la fois au politique et au Conseil d’administration », explique Thierry Tasset, de la CGSP Poste. « La fin de la concession soulève des inquiétudes, nous voulons de la transparence et des réponses claires ». « La distribution des journaux fait partie de l’ADN du facteur et aujourd’hui, on nous enlève ça pour soi-disant faire des économies », a de son côté regretté Stéphane Daussaint, responsable général à la CSC Transcom.

De son côté, bpost dit comprendre le mécontentement des travailleurs. « Nous avons entamé une concertation sociale et nous la continuerons », a affirmé Laura Cerrada Crespo, porte-parole de l’entreprise. « Faire la clarté sur l’avenir de la concession presse est notre priorité. Des discussions avec toutes les parties prenantes, notamment les travailleurs et les éditeurs, sont en cours ».

Contenu partenaire