Fusillade à Forest : l’homme abattu a été identifié
La personne abattue par la police est Mohammed Belcaïd, un homme de nationalité algérienne en séjour illégal, annonce le parquet. L’homme était inconnu des services mise à part un fait de vol.
Un drapeau de l’organisation Etat islamique et un livre sur le salafisme ont été retrouvés mardi soir à côté du cadavre du suspect tué lors d’une opération de police à Bruxelles liée aux attentats du Paris, a annoncé mercredi le parquet fédéral belge. Onze chargeurs de Kalachnikov et de très nombreuses munitions ont aussi été retrouvés. Aucun explosif n’a cependant été découvert.
Le suspect tué a été identifié comme Belcaïd Mohammed, un Algérien né en juillet 1980. Il était en séjour illégal en Belgique mais n’était connu des autorités judiciaires que pour un « vol simple » commis en 2014, a précisé un porte-parole du parquet lors d’une conférence de presse. Il a été « neutralisé » par un tireur d’élite des forces de l’ordre depuis l’extérieur de l’appartement visé par la perquisition qui a mal tourné à Forest.
Six policiers faisaient partie de l’équipe mixte franco-belge. Au moins deux personnes ont ouvert le feu avec un riot gun et une kalachnikov dès que la porte s’est ouverte. Trois policiers ont été blessés mais « Le pire a été évité grâce à la réaction des policiers qui ont immédiatement répliqué » toujours selon le parquet.
Deux personnes sont encore en fuite. Les suspects ne sont pas Khalid et Ibrahim El Bakraoui, dont les noms circulent dans plusieurs médias, a précisé le parquet.
Par contre deux personne sont bel et bien en garde à vue. Mais le lien avec la fusillade n’est pas encore établi. L’un d’eux, s’est présenté blessé à la jambe à l’hôpital de Halle, la personne qui l’a amené a pris la fuite. L’autre a été arrêté après une perquisition rue de Neertstal à Forest cette nuit.
Les opérations de police « se poursuivent », avait déclaré un peu plus tôt le Premier ministre belge Charles Michel, au lendemain d’une spectaculaire intervention antiterroriste belgo-française liée aux attentats de Paris de novembre, au cours de laquelle un suspect armé d’une Kalachnikov a été tué.
« Des opérations de police se sont poursuivies tout au au long de la nuit », a encore dit le Premier ministre, en insistant sur « la mobilisation maximale des policiers et des magistrats ». Charles Michel a appelé « la population à rester calme ». Un conseil national de sécurité, qui réunit les principaux ministres et responsables des services de sécurité belges, est également attendu mercredi.
Les perquisitions ont perduré chaussée de Neerstal entre la rue de l’Eau et la rue Caporal Trésignies jusque 03h00. Les maisons voisines de l’appartement perquisitionné ont alors été passées au peigne fin pour déterminer par où deux autres personnes auraient pu s’enfuir après l’assaut, rapporte encore la RTBF. Elles ont repris à 6 h avenue Bempt.
Ce que l’on sait de l’opération de police belgo-française de mardi
Un suspect armé d’une Kalachnikov a été tué au cours de la fusillade: « Il s’agit d’une personne dont l’identification est en cours », a indiqué le parquet fédéral belge, qui a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas de Salah Abdeslam. Ce dernier, suspect clé des attentats de Paris, est toujours en fuite. Une source policière française avait expliqué plus tôt que l’opération de mardi ne le visait pas mais concernait « l’entourage d’un ou plusieurs des 11 inculpés belges ».
Trois policiers belges et une collègue française ont été légèrement blessés au cours de leur intervention, ont précisé les autorités. « Nous constatons que nous avons eu beaucoup de chance. Quatre de nos agents ont été blessés légers, ça aurait pu être un drame, nos agents de police continuent de travailler sur le terrain », a déclaré Charles Michel dans une brève déclaration à la presse en milieu de soirée.
« Nous avons été immédiatement informés que dans le cadre d’une perquisition, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs. Il s’en est suivi des opérations de police, qui se poursuivent », a ajouté M. Michel. Le Premier ministre a confirmé que cette perquisition, de routine, était « en lien avec les attentats de Paris » du 13 novembre qui ont fait 130 morts.
Suspects en fuite?
L’opération de police a été déclenchée en début d’après-midi après qu’une perquisition a mal tourné rue du Dries, dans la commune bruxelloise de Forest, débouchant en fin de journée sur un assaut contre la maison où un ou plusieurs suspects s’étaient retranchés.
« Lors de cette opération, une ou plusieurs personnes ont immédiatement ouvert le feu sur les policiers dès l’ouverture de la porte par les forces de l’ordre », a rapporté le porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Der Sypt. Deux suspects seraient en fuite, selon des informations de presse non confirmées.
« Depuis trois heures de l’après-midi j’étais coincée. Figurez-vous que j’attendais ici, sur la place Saint-Denis, pour aller chez la coiffeuse et les policiers sont arrivés. Ils ont crié: « Evacuez! Évacuez la place! » », a raconté à l’AFP Renée, une retraitée.
« Il y avait beaucoup de policiers. Ils m’ont dit: « Dépêchez-vous ou vous risquez de vous ramasser une balle! » », a-t-elle ajouté.
Le calme est revenu dans la soirée à Forest, certains riverains étant autorisés à regagner leur domicile sans que l’on sache précisément si des hommes étaient encore recherchés.
Mais de nouvelles perquisitions se sont déroulées à Forest en fin de soirée. Un conseil national de sécurité, qui réuni les principaux ministres et les responsables des services de sécurité belges, est prévu mercredi.
Un hélicoptère et des membres des forces spéciales, certains encagoulés, avaient été dépêchés sur place dans l’après-midi. Le quartier a été complètement bouclé et les journalistes tenus à l’écart pendant plusieurs heures. Il s’agissait, selon la chaîne RTBF, d’une opération de vérification d’identités figurant dans le dossier du volet belge de l’enquête sur les attentats de Paris.
‘Coups de feu’
Depuis Abidjan où il était en visite, le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a dit que des policiers français avaient participé à la perquisition au cours de laquelle les visiteurs « ont essuyé des coups de feu, des tirs d’armes lourdes visiblement ».
D’après le bourgmestre (maire) de Forest, Marc-Jean Ghyssels, les enfants de deux écoles et de deux crèches du quartier ont dû être mis à l’abri à l’intérieur des établissements. Ils ont ensuite été évacués.
Rappel
Onze personnes ont été inculpées à ce jour en Belgique en lien avec les attaques du 13 novembre 2015. L’enquête a montré que ces attentats avaient été largement préparés et coordonnés depuis Bruxelles.
Huit de ces onze inculpés sont toujours en détention provisoire. Salah Abdeslam, et son ami Mohamed Abrini, originaire comme lui de la commune bruxelloise de Molenbeek, n’ont toujours pas été appréhendés.
Salah Abdeslam, 26 ans, soupçonné d’avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien dans les attentats de Paris, s’est évaporé dans la nature depuis son exfiltration de la capitale française par des amis, le lendemain des attaques.
Sa trace s’évanouit à Schaerbeek, une autre commune de Bruxelles, le samedi 14 novembre vers 14H00. Il aurait ensuite passé trois semaines dans une planque de Schaerbeek où son empreinte ADN a été retrouvée.
(avec Belga et AFP)
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