Furlan démissionne
Lors d’une conférence de presse, le ministre Furlan est revenu sur ses relations avec Tison, son parcours et ses diverses activités, notamment dans les assurances. « Je ne suis pas Calimero, mais je dois rester serein. Et dans ces conditions je prends ma démission. »
Le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan a présenté sa démission au gouvernement. Elle a été acceptée par Paul Magnette.
Pendant de longues minutes, le ministre Furlan est revenu sur les divers éléments parus dans la presse. Notamment sur les sociétés où son mandat a été repris par monsieur Tison. Il est aussi revenu sur sa relation avec ce dernier. « Monsieur Tison me suit depuis le début de ma carrière en tant que conseiller. Il contrôle l’organisation des diverses présences et a une rémunération à hauteur des barèmes. »
Pendant près de trois quarts d’heure, M. Furlan a démonté une à une les accusations. Plusieurs observateurs l’ont d’ailleurs jugé convaincant et ont été surpris par l’annonce de la démission, survenue en toute fin de conférence de presse.
Mais aux yeux de Paul Furlan, et même s’il juge être droit dans ses bottes, la sérénité du travail du gouvernement n’est plus assurée, raison pour laquelle il a remis sa démission. L’opposition MR et Ecolo la réclamaient, estimant qu’il n’était « plus l’homme de la situation ».
« Je ne suis pas un Calimero et je ne rentrerai pas dans le jeu de me plaindre, j’ai toujours pris mon destin en main, et la vie ne s’arrête pas à celle de ministre », a rappelé celui qui redevient député-bourgmestre de Thuin. Une conférence de presse du gouvernement prévue à 11h a été retardée à 11h30.
Diverses mises en cause
Le ministre et bourgmestre en titre de Thuin a été dernièrement mis en cause par certains organes de presse pour la gestion de son cabinet, duquel le bourgmestre de Wanze Claude Parmentier, spécialiste des finances locales, a dû démissionner en raison de la hauteur de sa rémunération comme administrateur à titre privé chez Nethys (Publifin).
Nous avons annoncé mercredi que le bourgmestre d’Anderlues Philippe Tison, qui gère les sociétés que Paul Furlan a dû renoncer à administrer lorsqu’il est monté au gouvernement wallon en 2009 – mais dans lesquelles il a gardé des parts -, travaille actuellement à son cabinet. Philippe Tison « gère donc les affaires privées du ministre qui l’emploie sur des fonds publics attribués à son cabinet », « Si un administrateur quitte une société, il est logique qu’il soit remplacé », avait répondu le ministre. Par ailleurs, ajoute-t-il, « les mandats de Philippe Tison (dans les sociétés visées) sont totalement gratuits ».
L’emploi de la compagne de Paul Furlan à son cabinet avait également été pointé du doigt, mais le ministre s’en était justifié.
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Enfin, selon nos informations publiées ce matin, l’inspecteur général signataire du rapport de l’administration concernant Publifin rendu public mardi soir, Stéphane Marnette, a exercé de 2005 à 2010 les fonctions de conseiller et de chef de cabinet adjoint auprès de deux ministres PS des Affaires intérieures wallons successifs : Philippe Courard puis Paul Furlan. Stéphane Marnette est également président de la Commission de vigilance de la fédération du PS de Dinant-Philippeville.
Bref, un ancien chef de cabinet de Paul Furlan (durant les dix premiers mois du mandat du ministre) a ainsi signé le rapport qui « sauve » ce dernier et reporte toute la responsabilité politique du scandale sur le conseil d’administration de Publifin et sur le Parlement wallon.
Notons aussi que Sudpresse avait dévoilé une lettre du ministre à une société de logement pour favoriser l’octroi d’un logement social à un couple avec enfant. Là encore, Paul Furlan avait assumé, en notant qu’il s’agissait d’un courrier comme beaucoup d’autres et qu’il insistait dans ce courrier pour respecter les prescrits légaux.