Français de Bruxelles: la razzia confirmée
Une étude de l’ULB apporte un éclairage à la fois concordant et… un brin différent sur notre dossier consacré, il y a peu, aux Français résidant dans la capitale belge.
Ironie du calendrier: le 12 mai, nous publiions un dossier sur les Français de Bruxelles au moment même où deux géographes et démographes de l’ULB, Charlotte Casier et Jean-Michel Decroly, faisaient paraître leur propre enquête sur la même thématique. Jean-Michel Decroly nous a contactés alors, estimant que «nos conclusions se recoupent partiellement, mais en empruntant des chemins différents».
Dans l’étude des deux experts, on relève tout de même, entre autres, qu’«une comparaison avec d’autres métropoles internationales révèle rapidement le caractère très singulier de la présence française à Bruxelles. Seule Londres (84 000 Français) compte plus de ressortissants français que Bruxelles et cette dernière en accueille bien davantage que Montréal (38 000), Genève (33 000) ou encore New York (16 000) et Rome (4 000).
Par ailleurs, à Bruxelles, la proportion des ressortissants français dans la population totale (5,3%) ou dans la population étrangère (15%) est nettement plus élevée que dans les autres métropoles étudiées, où la première valeur ne dépasse pas 1%, sauf à Montréal (2%) et à Genève (6,6%), et la seconde pas 5%, sauf à Genève (16,5%)».
Dans tous les cas, conclut l’étude, «malgré la présence d’une frontière internationale – et les inconvénients qui peuvent en découler, même pour des migrations intra-européennes –, Bruxelles aurait progressivement été intégrée dans le système français des migrations internes extradépartementales. Il est vraisemblable que pour de jeunes adultes français désireux d’accéder à un diplôme de l’enseignement supérieur ou à un emploi qualifié, sans devoir débourser des montants trop importants pour se loger et tout en bénéficiant des aménités d’une métropole, Bruxelles fait désormais partie du champ des destinations possibles, au même titre que Paris ou des métropoles régionales comme Lyon, Marseille, Lille, Nantes ou Bordeaux.»
L’étude est consultable sur journals.openedition.org/echogeo
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