Formation fédérale : les francophones pour un soutien à Wilmès, la N-VA contre
Le président du PS Paul Magnette a rejeté dimanche l’option de la constitution d’un gouvernement avec la N-VA, d’une durée limitée dans le temps, pour gérer l’urgence. De son côté, le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) a rejeté résolument la piste d’un soutien au gouvernement démissionnaire depuis le parlement.
Le président du PS privilégie l’option d’un soutien élargi, depuis le parlement, aux mesures gouvernementales fédérales, et la coordination avec les gouvernements régionaux dans la lutte contre le coronavirus, qui doit être la priorité numéro un.
S’exprimant via Facetime au cours de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVi), il a été rejoint par le co-président d’Ecolo Jean-Marc Nollet. Le président du MR Georges-Louis Bouchez s’est félicité du sens des responsabilités des deux partis francophones pour faire face à la crise liée à la pandémie du coronavirus au profit de la population.
Union nationale
« Il ne s’agit pas de former un (ndlr: nouveau) gouvernement. Nous sommes au coeur d’une crise majeure. La seule priorité doit être de dépister le coronavirus et de soigner les gens…. Nous disons ‘ne perdons pas de temps’. Il y a un gouvernement (fédéral) et des gouvernements régionaux », a expliqué le président du PS.
M. Magnette a jugé « indécent », et « cynique », dans le chef du président de la N-VA de vouloir « instrumentaliser une crise majeure à des fins politiques ».
« Le PS soutiendra depuis le parlement toutes les mesures que prendra le gouvernement (ndlr: fédéral) pour apporter les réponses nécessaires à la crise », non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur celui de ses conséquences économiques. « Le temps est à l’union nationale pour prendre les mesures pour que le pays soit à la hauteur des enjeux », a-t-il insisté.
Les Verts disponibles
De son côté, le co-président d’Ecolo, Jean-Marc Nollet, a indiqué avoir fait passer aux présidents de partis concernés le message que les 21 députés verts du parlement fédéral « apporteront leur soutien à toutes les mesures que le gouvernement sera amené à prendre » et « seront disponibles pour voter les textes nécessaires ».
« Où sont les partis qui en sont à demander de changer des ministres… Les gens n’attendent pas cela », a-t-il poursuivi rappelant qu’un changement de gouvernement imposait d’engager des gens dans les cabinets ministériels et d’en remercier d’autres, ce qui prend du temps.
L’intérêt du pays avant tout
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez s’est félicité de la volonté des socialistes et écologistes de jouer la carte de l’union nationale face à la crise et de faire chorus avec le gouvernement dirigé par Sophie Wilmès (MR) face à la crise. A ses yeux également, l’intérêt du pays doit passer avant celui du parti.
Celui-ci a besoin d’un gouvernement en pleine capacité d’agir, a-t-il dit en substance.
D’après M. Bouchez, la N-VA voulait commencer à aborder dans la négociation une série de chapitres tels que la migration et les enjeux institutionnels. « Si on parle par exemple de migration et d’institutionnel, avec le PS et la N-VA vous n’aurez pas de gouvernement avant Pâques », a-t-il dit.
Selon le président du MR, la Belgique serait loin d’être la seule, à l’échelon européen, a avoir un mode de fonctionnement gouvernermental tel que celui qui se dessine.
La N-VA veut un gouvernement de pleine compétence
Nous avons besoin d’un gouvernement de pleine compétence, limité en nombre, dans le cadre d’une mission et d’une composition limitées… Nous sommes le plus grand parti du pays. De quel droit les francophones nous mettent-ils de ukases », a affirmé Jan Jambon dimanche dans le cadre de l’émission « De Zevende dag » (Eén-VRT).
Il a précisé qu’après l’appel lancé par le président de la N-VA samedi midi à former un gouvernement d’urgence pour une an, une discussions sérieuse a eu lieu samedi soir entre six partis: PS et MR côté francophones, N-VA, CD&V, Open Vld, et sp.a, côté néerlandophone.
« Nous avons parlé hier, on va poursuivre aujourd’hui et nous espérons atterrir », a-t-il dit.
Jan Jambon a rejeté a accusé les francophones de rejeter la main tendue du plus grand parti du pays et de se livrer à « de petits jeux ».