Formation fédérale: Journée décisive pour la Vivaldi
Les chargés de mission royale, Sabine Laruelle (MR) et Patrick Dewael (Open Vld), sont attendus lundi au Palais à 16h pour faire rapport au Roi. Après l’échec d’un rapprochement du PS et de la N-VA, l’heure pourrait être décisive pour la « Vivaldi », cette formule qui exclurait la N-VA et réunirait les socialistes, les libéraux, les écologistes et le CD&V. Le bureau des chrétiens-démocrates sera suivi avec un intérêt particulier: jusqu’à présent, ils refusent toute formule qui n’impliquerait pas les nationalistes flamands.
Le CD&V a dit et répété qu’il ne voulait pas d’une coalition qui n’ait pas une majorité de part et d’autre de la frontière linguistique, c’est-à-dire avec la N-VA. Il a lancé ce week-end une consultation en ligne de ses membres pour savoir, entre autres choses, s’ils soutenaient cette position. La N-VA est le premier parti de Flandre et a formé au parlement flamand une coalition avec le CD&V et l’Open Vld. Pour les chrétiens-démocrates, inclure les nationalistes dans une coalition fédérale est à la fois gage de stabilité et d’efficacité.
Leur président, Joachim Coens, a d’ailleurs déjà proposé une formule de coalition fédérale « miroir », qui serait le reflet de la majorité en Flandre et en Wallonie, où PS, MR et Ecolo se sont alliés.
Dimanche, interrogé sur VTM, le président de la N-VA, Bart De Wever a tenu un plaidoyer similaire. Il estime qu’il incombe aux deux grandes entités fédérées -la Flandre et la Wallonie- de prendre les rênes de la formation d’un gouvernement fédéral. Comme ils l’avaient déjà fait pour l’idée de M. Coens, le PS et Ecolo ont d’ores et déjà dit non à une telle formule qui en reviendrait à nier Bruxelles, impliquerait à nouveau la N-VA (dont ni le PS, ni Ecolo ne veulent) et diviserait la famille écologiste.
M. Dewael et Mme Laruelle ont été chargés par le Roi « de prendre les contacts nécessaires à la mise en place d’un gouvernement de plein exercice ». La mission de leur prédécesseur, le vice-Premier ministre CD&V Koen Geens, s’est soldée par l’échec de rassembler le PS et la N-VA en vue de former un exécutif fédéral. Il leur restait donc à explorer la piste « Vivaldi », présentée parfois comme un gouvernement d’urgence constitué autour de la coalition sortante, soit le MR, le CD&V et l’Open Vld.
En cas d’échec, l’horizon risque de se boucher complètement. M. De Wever n’a pas encore été envoyé dans l’arène mais il a exclu dimanche une mission qui ne serait pas menée en duo avec le président du PS, Paul Magnette. Or, M. Magnette a toujours rejeté ce scénario.