Florence Reuter : « Waterloo est plus proche de Lasne et de La Hulpe que de Braine-l’Alleud »
Fusionner avec Braine-l’Alleud, la bourgmestre de Waterloo, Florence Reuter (MR), n’y pense pas une seule seconde. Pragmatique, son principal défi est de préserver l’attractivité de sa commune. Si possible, toute seule…
On parle souvent d’une guéguerre entre Waterloo et Braine-l’Alleud. Comment la vivez-vous ?
La rivalité entre les deux communes ne se reflète pas au quotidien. J’en entends parfois parler, parce que c’est un sujet qui revient régulièrement chez certains élus, notamment dès qu’il s’agit du champ de bataille. A mes yeux, on n’est pas pareils. Sur le plan géographique, tout simplement : Braine-l’Alleud est une très grande commune alors que Waterloo est un tout petit territoire. Je ne comprends pas pourquoi on nous oppose parce que nos priorités ne sont pas les mêmes : la mienne est de freiner le développement et de pérenniser ce qui existe pour préserver la qualité de vie qui fait le charme de Waterloo, celle de Vincent est de se développer. Peut-être qu’à un moment, ce développement brainois amènera à entrer en concurrence avec Waterloo, et ce sera à moi de résister. Mais pour l’instant, il n’y a pas de dossier qui nous divise.
Même pas au sujet du champ de bataille ? A une époque, ce fut un sujet de tension et de frustration, notamment du côté brainois…
L’histoire est là et on ne va pas la refaire. Que le Lion soit sur le territoire de Waterloo ou de Braine-l’Alleud, ce sera toujours le Lion de Waterloo. Et ça restera toujours la bataille de Waterloo. Je peux comprendre l’envie de bénéficier de l’aura et de la renommée internationale du Lion et de la bataille mais ce n’est pas en faisant la guerre avec la commune voisine que ça va marcher. Je suis assez pragmatique sur le sujet : il y a, à Waterloo, des hôtels, des restaurants, des commerces ; pas à Braine… C’est une offre complémentaire à la Butte, et il faut l’envisager de la sorte. Libre à Braine-l’Alleud de développer une telle offre, rien ne l’empêche de le faire, et surtout pas moi. Ces quarante dernières années, Waterloo n’a cessé de se développer, ce qui a rendu cette commune attractive à tous les points de vue : économique, commercial… Je me rends compte qu’on est sous les feux de la rampe. Dès qu’il y a un projet immobilier, c’est à Waterloo qu’on veut venir.
C’est d’ailleurs sur le nom de votre commune que le nouvel exploitant du champ de bataille compte communiquer pour attirer les touristes…
Il a été clair : s’il ne mettait pas le nom de Waterloo, autant mettre la clé sous le paillasson. La marque Waterloo est connue dans le monde entier. Les entreprises viennent à Waterloo parce que c’est connu internationalement. L’arrivée de cet acteur privé est un plus incontestable. Voir un tel site touristique aussi inexploité me fendait le coeur. Je ne jette la pierre à personne parce que ce n’est pas notre rôle en tant que commune, ou intercommunale, de faire vivre le site. Simplement, il fallait un professionnel pour mettre le site en avant. J’ai vu l’arrivée de Kléber Rossillon comme un soulagement.
Il y a au sein de votre parti, le MR, une volonté de fusionner les communes. Dans les années 1970, un tel projet existait pour Braine et Waterloo. Pourrait-t-il se réaliser un jour ?
A dire vrai, Waterloo se porte très bien toute seule. Je ne vois aucun intérêt à une fusion. Cela dit, si on regarde les communes, en matière de territoire et de population, on est plus proche de Lasne et de La Hulpe que de Braine-l’Alleud.
Waterloo en chiffres
Superficie : 21,3 km2
Nombre d’habitants : 30 174
Densité : 1 415 hab/km2
Age moyen : 44 ans
Revenu médian : 26 256 euros
Chômage : 10,6 %
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