Fête nationale : dix dates qui ont façonné la Belgique
Depuis 1890, la fête nationale belge est fixée au 21 juillet. Colonisation du Congo, entrée en guerre, Expo 58, marche blanche… : retour sur dix moments qui ont façonné la Belgique.
1. Le 21 juillet 1831, Léopold Ier prête serment
En 1830, plusieurs provinces du Sud des Pays-Bas se révoltent contre le roi des Pays-Bas Guillaume Ier. Le 4 octobre 1830, le gouvernement provisoire de Belgique proclame l’indépendance du royaume. Le 21 juillet 1831, Léopold de Saxe Cobourg-Gotha prête serment à la Constitution et devient le premier roi des Belges, Léopold Ier.
2. Le 25 février 1885, Léopold II « reçoit » le Congo
En 1878, la Belgique de Léopold II fonde l’Association internationale du Congo. En 1885, Otto von Bismarck convoque la Conférence de Berlin afin de partager le continent africain entre les puissances de l’époque. Léopold II se voit attribuer 2,5 kilomètres carrés de territoire en Afrique Centrale, le futur Congo dont il devient « roi-souverain ». Il sera accusé de mener une politique cruelle à l’égard de la population congolaise, forcée de travailler sur les exploitations de caoutchouc. En 1908, le gouvernement belge annexera l’Etat « indépendant » du Congo pour former le Congo belge. Le 30 juin 1960, le Congo proclamera son indépendance.
3. Le 4 août 1914, les Allemands envahissent la Belgique
Le 2 août 1914, le Kaiser Guillaume II adresse un ultimatum à la Belgique neutre : il lui demande de laisser passer les troupes allemandes. Face au refus de la Belgique, les troupes allemandes envahissent le pays deux jours plus tard. Le roi Albert Ier prononce un vibrant appel mobilisateur L’armée belge résiste héroïquement, mais doit finalement se replier derrière l’Yser où elle résistera jusqu’à la libération de la Belgique en 1918.
4. Le 10 mai 1940, les Allemands envahissent une nouvelle fois la Belgique
Le 10 mai 1940, les Allemands violent une nouvelle fois la neutralité de la Belgique et envahissent le pays, jetant des milliers d’habitants sur les routes de l’exode. 18 jours plus tard, après la bataille de la Lys, les troupes belges commandées par Léopold III capitulent. Trois jours avant, Léopold III avait refusé d’accompagner les ministres du gouvernement en France, persuadés d’une victoire française et souhaitant éviter de tomber aux mains de l’ennemi. Le roi restera sur ses positions et se constituera prisonnier de guerre.
5. Le 16 juillet 1951, Léopold III abdique au profit de son fils Baudouin
Bruxelles est finalement libérée par les forces alliées en septembre 1944. Les Chambres invoquent l’impossibilité de régner de Léopold III, critiqué pour ses décisions durant la guerre. Son frère, le prince Charles, est nommé régent du pays. La question du retour de Léopold III ou non au pays divise. Même si 57,6 % de la population souhaitent son retour, dont 72 % en Flandre, 48 % à Bruxelles et 42 % en Wallonie, Léopold III finit par abdiquer après des émeutes à Liège et dans le Hainaut. Le 17 juillet 1951, Baudouin, âgé de 20 ans à peine, prête serment.
6. Le 17 avril 1958, ouverture de l’Exposition universelle à Bruxelles
L’exposition de 1958 marquera durablement les Belges. Pendant six mois, la capitale attire quelque 42 millions de visiteurs. Sur le plateau du Heysel, 51 nations déploient leur pavillon. Imaginé pour l’occasion par l’ingénieur André Waterkeyn et érigé par les architectes André et Jean Polak, l’Atomium accède au rang de symbole de la capitale belge, au même titre que Manneken-Pis. Conçu pour durer six mois, le monument ne sera finalement pas détruit, mais rénové, et est toujours là aujourd’hui.
7. Le 8 novembre 1962, adoption de la frontière linguistique
En 1962, le gouvernement Lefèvre-Spaak (social-chrétien et socialiste), qui dispose d’une très large majorité au parlement, décide d’établir la frontière linguistique, préalable à une révision de la Constitution créant des ensembles linguistiques figés avec pour objectif d’assurer la paix communautaire. 110.000 Belges vivant dans 49 communes changent de région. Les communes de Mouscron et Comines-Warneton se retrouvent en Wallonie, et les Fourons en Flandre. L’adoption de la frontière mènera aussi au bilinguisme à Bruxelles, et aux « facilités » pour les habitants de six communes de la périphérie de Bruxelles. En 1970, la frontière linguistique conduira à la fin de l’Etat unitaire et au début de la fédéralisation.
8. Le 13 mars 1982, début de la tragique odyssée des Tueurs du Brabant
La tragique odyssée des Tueurs du Brabant commence le 13 mars 1982 avec le braquage et le vol d’un fusil de chasse dans l’armurerie Bayard à Dinant. En 1982, 1983 et 1985, 28 personnes perdront la vie au cours d’une série de crimes et de braquages sanglants qui ne rapporteront qu’un maigre butin. A ce jour, les criminels n’ont pas été identifiés. Plus de 30 ans après les faits, l’enquête est toujours en cours.
9. Le 20 octobre 1996, la Marche blanche réunit plus de 300 000 personnes à Bruxelles
Le 13 août 1996, la révélation de l’affaire Dutroux plonge la Belgique dans l’horreur. Les manifestants réclament une justice plus efficace et apportent leur soutien aux familles de Julie, Mélissa, An, Eefje, Laetitia, Sabine ainsi qu’à tous les enfants victimes de violences. La Marche blanche précipitera la mise en place d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur les lacunes et dysfonctionnements de l’enquête sur l’affaire Dutroux.
10. Le 22 mars 2016, deux attentats plongent la Belgique dans l’effroi
Le 22 mars, la Belgique est touchée par les attentats les plus meurtriers de son histoire en temps de paix. Peu avant 08h00, Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui se font exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles. Dans le hall des départs, c’est la panique. Seize morts seront dénombrés au total. Une heure plus tard, à 09h11, Khalid El Bakraoui, frère d’Ibrahim, se fait exploser dans une rame de métro qui vient de quitter la station Maelbeek, située à proximité du quartier européen de Bruxelles. Le métro est bondé de passagers qui se rendent au travail. 16 personnes sont tuées. Le procès des attentats de Bruxelles, revendiqués par l’Etat islamique, devrait démarrer en octobre prochain sur l’ancien site de l’OTAN à Haren.
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