Fermeture du Fuse: une des cinq plaintes visant la discothèque n’a pas (encore) pu être résolue
Cinq plaintes sont à l’origine des limitations imposées par Bruxelles Environnement à la discothèque Fuse, a indiqué l’instance régionale à Belga. Pour quatre de ces plaintes, un accord a pu être trouvé mais la cinquième n’a pas (encore) été résolue.
En raison d’un litige de voisinage, l’inspection de Bruxelles Environnement a constaté le non-respect des normes de voisinage relative au bruit, telles que couchées dans un arrêté du gouvernement bruxellois de 2018 sur le « son amplifié » fondé sur une ordonnance bruit de 1997. Celle-ci stipule notamment que « les propriétaires, directeurs ou gérants d’établissements ouverts au public, tels que cafés, bars, restaurants, salles de spectacle doivent prendre toutes mesures utiles pour que les bruits liés à l’exploitation de ces établissements ne troublent pas la tranquillité ou la santé des habitants« . Habilité par ce texte à fixer des normes, le gouvernement bruxellois a depuis lors pris plusieurs arrêtés dont un sur le « son amplifié » en 2018.
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Son amplifié
Cet arrêté fixe une limite générale d’émission de bruit sans condition à 85 dB et deux autres limites supérieures (95 et 100 dB) assorties de conditions à respecter pour différentes catégories d’utilisateurs. Pour les salles de concert et les discothèques, la limite est ainsi de 95 dB. Cependant, les exploitants doivent notamment informer le public sur les risques des niveaux sonores diffusés (à l’aide de pictogrammes adaptés) et afficher le niveau sonore en temps réel (grâce à un afficheur de niveaux sonores). Ils doivent également, s’ils désirent diffuser du son amplifié après minuit, enregistrer les niveaux sonores et conserver l’historique de ces enregistrements.
Dans le voisinage du Fuse, l’activité ne peut engendrer de variation supérieure à 6 dB entre le bruit de fond constant et le bruit amplifié. Il ne peut y avoir de bruit amplifié après 02h00 du matin. « Il ne s’agit pas ici de la règle générale mais des conditions imposées au Fuse » en raison de l’infraction en la matière, a tenu à préciser Bruxelles Environnement.
« Impossible d’ouvrir dans ces conditions »
Le night club, installé depuis 1994 dans les Marolles, s’est donc dit contraint de fermer ses portes à 02h00 du matin. Le Fuse estime néanmoins qu’il lui est « impossible d’ouvrir dans ces conditions » et a donc préféré fermer.
Un dossier concernant les nuisances sonores du Fuse avait déjà été ouvert en 2014. Plusieurs efforts de conciliation ont été menés depuis lors, ainsi que des travaux d’isolation acoustique. Sur les cinq plaintes déposées, une seule n’a pas encore trouvé de solution mais le dialogue reste ouvert, assure Bruxelles Environnement.
Cette dernière attend à présent que le Fuse mette en oeuvre certains éléments afin de limiter les nuisances sonores. Il peut s’agir par exemple de travaux supplémentaires. Toutefois, les responsables du club ont déjà annoncé jeudi soir qu’une isolation complémentaire risquait de coûter trop cher pour un résultat potentiellement insatisfaisant.
« Nous sommes conscients de l’émotion que suscite cette situation« , a souligné l’instance régionale, alors qu’une pétition en faveur d’une reprise a recueilli plus de 27.000 signatures en moins de 24 heures (samedi vers 11h10, cette pétition avait plus de 40.500 signatures, ndlr) et que, dans les rangs politiques, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) et le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) ont tous deux souhaité « une réouverture rapide ». « Nous cherchons une solution », a conclu la porte-parole de Bruxelles Environnement, Pascale Hourman, précisant que les conditions imposées au Fuse reposent sur une base juridique.
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