Fermeture des écoles: « Aucun enfant ne peut être repoussé »
Mercredi, face à la recrudescence de l’épidémie de covid en Belgique, le Comité de concertation a décidé de suspendre les cours en primaire et en secondaire, mais pas dans les écoles maternelles. Jeudi, après le tollé des syndicats des enseignants, les acteurs du monde scolaire francophones et flamands ont tout de même décidé de tout fermer.
« C’est scandaleux! Je ne comprends pas que l’on ait décidé que les maternelles resteront ouvertes alors que c’est là qu’il y a le plus de dangers de contamination. C’est en maternelle que les contacts sont les plus étroits! », avait notamment réagi Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement. Seules finalement les écoles maternelles de la Communauté germanophone resteront ouvertes. « Les mesures prises par le comité de concertation mercredi restent d’actualité et seront d’application la semaine prochaine » en Communauté germanophone, a indiqué le cabinet de la ministre en charge de l’Enseignement Lydia Klinkenberg.
L’embarras des parents
La décision, qui entre en vigueur dès ce lundi 29 mars, plonge de nombreux parents dans l’embarras. Ils ont déjà en effet dû trouver une solution de garde pour leurs enfants durant les vacances de Pâques, et à présent ils doivent également s’organiser pour la semaine du 29 avril. Même si la CGSP-Enseignement reproche aux gouvernants de considérer les écoles maternelles comme un service de garderie – de nombreux parents qui travaillent n’ont pas d’autre choix que d’envoyer leur enfant à l’école.
Bernard Hubein, secrétaire général de la fédération des associations de parents de l’enseignement libre Ufapec, estime que pour les parents qui travaillent la décision intervient très tard. « Les garderies nous semblent tout à fait essentielles. C’est très important, non seulement pour les parents qui exercent des métiers essentiels, mais aussi pour les parents qui sont en obligation de télétravail et qui n’ont pas de solution de garde. Concilier le télétravail et la garde des enfants, c’est compliqué, et certainement pour les parents solos. Aucun enfant ne peut être repoussé », déclare-t-il.
Bernard Hubein souligne que ce n’est pas une bonne chose de fermer les écoles, « mais si cela permet de juguler l’extension de l’épidémie, c’est un moindre mal ». Le but reste de rouvrir les écoles à 100% le 19 avril, après les vacances de Pâques. « Depuis octobre, les semaines sont extrêmement longues, pour les plus grands en enseignement hybride, et même pour les plus jeunes. Il faut sortir des préoccupations épidémiques, parce que les jeunes vont mentalement très mal, et même les petits. »
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Le télétravail incompatible avec la garde d’enfants
Opposée à la fermeture des écoles maternelles, la Ligue des Familles comprend toutefois la décision du monde scolaire. « Il y a un effort collectif qui doit se faire contre le virus. Nous comprenons la nécessité de cette fermeture dans le cadre de l’effort collectif, même si ce n’est pas la décision que nous souhaitions », déclare Maxime Michiels, chargé d’études à la Ligue.
Il insiste également sur la nécessité de solutions de garde pour les parents. « Il faut qu’il y ait à la fois des garderies organisées et qu’elles soient sans condition. On entend déjà que des écoles demandent des attestations de l’employeur pour prouver que le travail sur place est bien nécessaire. Cela va mettre les parents en difficulté, car il n’est pas possible de télétravailler en gardant les enfants à la maison. Si quelqu’un se pointait au travail avec ses enfants, on le prendrait pour un fou, mais aujourd’hui nous avons l’impression qu’à la maison les parents peuvent travailler sans problème avec leurs enfants. Alors que non. Le télétravail est un travail à la part entière qui demande de la concentration, et qui est incompatible avec la garde des enfants ».
Maxime Michiels rappelle le chômage corona est accessible aux parents concernés par les fermetures d’écoles, donc a priori tout le monde la semaine prochaine, et pour les parents dont le stage a été annulé pendant les vacances de Pâques.
Il souligne que si la Ligue comprend la fermeture des écoles soit nécessaire pour endiguer l’épidémie, celles-ci doivent absolument rouvrir le 19 avril, après les vacances de Pâques. « Notre compréhension est conditionnée au fait que ce soit temporaire. Si les écoles devaient être le dernier secteur à fermer, elles devront être le premier à rouvrir », souligne-t-il.
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