Soraya Ghali
Facebook en Bourse : ami tu peux être, actionnaire tu attendras
Pari réussi. Facebook a su séduire les investisseurs pour l’introduction en Bourse du groupe.
Mais il y a son prix – lancé sur le Nasdaq à 38 dollars pièce, soit 29,5 euros -, difficile d’accès pour les petits porteurs et épargnants belges. Peu d’entre eux ont la possibilité d’y participer, quand bien même ils seraient des utilisateurs du réseau social. Les fonds d’investissement et les investisseurs institutionnels devraient en effet se tailler la part du lion. La tranche proposée aux particuliers sera réservée aux plus gros portefeuilles, pour la plupart détenus par des clients de banques privées. « Il faut un portefeuille assez important pour participer à l’introduction en Bourse de Facebook, car le titre peut alors être sujet à beaucoup de volatilité. Les courtiers et les banques sont donc plus favorables à accompagner les clients qui ont une surface financière très importante pour faire face à des imprévus », indique Olivier Debehogne, analyste chez le courtier Keytrade Banque. Bref, des investisseurs institutionnels et des épargnants fortunés.
Pour son entrée sur le Nasdaq, Facebook est valorisé jusqu’à 104,2 milliards de dollars. C’est plus de 28 fois son chiffre d’affaires et de 100 fois ses bénéfices. Il n’en faut pas davantage pour réveiller le spectre de la bulle Internet. Car Facebook n’est pas sans faille. Chez Facebook, 82 % des revenus proviennent de la publicité, ce qui justifie une grande part de sa valorisation boursière. Son offre commerciale, basée sur la vente de bandeaux publicitaires, est encore assez classique. D’autant que Facebook peine également à trouver un modèle publicitaire adapté aux petits écrans, à toucher les « mobinautes » qui consultent le site sur appareils portables. Or c’est là que joue son avenir.
Le business model doit également être rentable pour les entreprises. Ce n’est pas certain. Ainsi le jour même de son introduction en Bourse, le constructeur automobile américain General Motors (GM) annonce qu’il réduit son budget consacré aux espaces publicitaires sur Facebook, pour cause d’inefficacité. Il ne faudrait pas que GM incite d’autres à faire pareil… Des spécialistes ont réagi en incitant les publicitaires à innover et à proposer aux consommateurs des contenus appropriés et interactifs pour le réseau. Qui par son nombre d’utilisateurs (1 milliard en août selon les prévisions) est devenu incontournable. Pour les entreprises. Pas pour les intellectuels, les vedettes et surtout les patrons. Ceux-là mêmes qui « snobent » Facebook et lui préfèrent les réseaux professionnels ou Twitter. Comme l’explique le dossier « Facebook : faut-il en être ou pas ? », du Vif/L’Express.
Soraya Ghali
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