Études supérieures : les femmes toujours minoritaires dans les filières scientifiques
La répartition des étudiants dans les filières universitaires reste assez stéréotypée, selon une étude de l’Observatoire des inégalités en France. Les choses évoluent néanmoins, mais très lentement.
Les filles sont majoritaires sur les bancs de l’université, elles représentent 58 % des étudiants. En cinquante ans, la présence des femmes a beaucoup évolué puisqu’elles n’étaient que 43 % en 1960. Elles sont cependant toujours majoritairement présentes dans les filières littéraires (70 %) et beaucoup moins dans les filières scientifiques (40 %).
Ainsi, les parcours restent largement différenciés. Dans le social et le paramédical, on retrouve 84 % de filles. En lettres et sciences humaines, elles sont 70 %. Par contre, elles ne sont que 40 % en sciences et sport.
« Globalement, les filles demeurent surreprésentées dans les secteurs de l’enseignement les moins valorisés qui conduisent moins souvent aux postes où les responsabilités et les salaires sont les plus élevés », déplore l’Observatoire des inégalités.
Cependant, les choses évoluent et les filles commencent à investir également des filières prisées : les écoles de commerce et la médecine en tête.
Elles sont également plus nombreuses à choisir des études scientifiques ou des écoles d’ingénieur (de 15,7 % des élèves en 1985 à 28,1 % en 2014). « Mais ces progrès demeurent lents. A ce rythme de progression, la parité dans les écoles d’ingénieurs ne sera atteinte que dans un demi-siècle environ », souligne l’Observatoire.
Qu’en est-il de la représentation féminine dans les métiers dits « masculins » ?
Quand on parle de secteurs comme la mécanique, la métallurgie, voire la construction, on pense tout de suite à des métiers « d’hommes », pourtant des femmes choisissent ces professions, mais elles sont de moins en moins nombreuses…
Il y a toujours eu des femmes qui ont embrassé ce qu’on appelle des « boulots d’hommes ». Au début, elles étaient en minorité, d’accord, mais tout laissait à penser que leur nombre irait en augmentant. Ne parle-t-on pas partout de cette fameuse égalité hommes-femmes ?
Force est de constater que c’est exactement l’inverse qui se produit. Selon une étude d’Acerta, groupe spécialisé dans les services de ressources humaines, réalisée auprès de 70.000 travailleurs, la représentation des femmes dans les secteurs dits « lourds » ne fait que diminuer au fil des années. En 2011, il y avait 5,1% de femmes dans les métiers du métal, en 2017 ce pourcentage chute à… 0,8%. Même constat dans l’électrique, même si la diminution est moins importante, de 4,8% de femmes y travaillant à 4%.
Si on prend l’ensemble des secteurs « masculins », on remarque des diminutions de la représentation féminine dans les trois régions : il y a 12% de femmes à Bruxelles (14% en 2011), 4% en Région wallonne (5% en 2011) et 10% en Région flamande (11% en 2011).
La construction se « féminise »
Une exception à cette règle, le secteur de la construction. Dans ce domaine, le nombre de femmes a augmenté. Bien entendu cette augmentation n’est pas mirifique, il s’agit de 1,14% de femmes en 2011 à 1,38% en 2017, mais c’est le seul secteur qui n’enregistre pas une baisse.
« La diversité est très importante pour une organisation, y compris dans ces secteurs, explique Amandine Boseret, juriste chez Acerta. L’étude démontre également que les hommes et les femmes ont des qualités différentes. Faire d’une entreprise le reflet de la société s’avère être une solution qui fonctionne. Les travailleurs apprennent à se compléter dans les compétences où ils sont moins forts. L’idéal serait donc d’avoir un combiné de toutes les particularités présentes, en engageant tant des hommes que des femmes dans les mêmes professions. Il est donc essentiel de tenir compte de tout cela lors du processus de recrutement. »
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