Équipement technologique dans les écoles: des réalités très différentes d’une Région à l’autre
Equipement des écoles en ordinateurs et tablettes ? Une progression lente, mais continue.
Avec 11,2 terminaux (ordinateurs fixes, portables ou tablettes) pour 100 élèves en moyenne, la Wallonie avance dans l’équipement de ses écoles et fait mieux que dans l’enseignement francophone à Bruxelles (8,7), mais moins bien que du côté germanophone (22,8). Des différences régionales existent aussi en fonction des politiques menées : la Wallonie fournit 5 terminaux pour 100 élèves tandis que 6,2 sont acquis par les établissements. A Bruxelles, 1,8 est fourni par la Région et 6,9 acquis par les écoles (1). Ces dernières années, l’investissement a néanmoins évolué pour répondre aux demandes des enseignants, à l’instar du projet wallon Ecole numérique. » S’il était bien d’équiper les écoles, il n’y avait aucun intérêt à ce que ce soit fait de la même façon partout. Avant Ecole numérique, à peine 40 % du matériel était utilisé, on est au-dessus des 90 % pour certains périphériques désormais « , relève Sébastien Reinders, de l’Agence du numérique (ADN).
Mais être équipé ne suffit pas, il faut également avoir une bonne connexion Internet. En Wallonie, 88 % des implantations scolaires sont connectées, elles sont 93 % à Bruxelles. Dans le sud du pays, 46 % des locaux de classe peuvent avoir accès au réseau, mais les débits des connexions restent modestes, limitant les possibilités d’exploitation pédagogique. Sur le modèle d’Ecole numérique, la Wallonie a lancé un appel à candidatures » école connectée » visant à doter de wi-fi tous les locaux pédagogiques de 200 établissements scolaires. » Mais pour 200 écoles, on est à sept millions d’euros. Il y a 3 200 écoles en Wallonie, on aurait besoin de 50 millions. C’est quinze ans d’investissements « , note Sébastien Reinders.
La solution par le smartphone ?
Une meilleure connexion permettrait de favoriser des usages de type Byod (Bring Your Own Device), en utilisant le matériel numérique personnel des enseignants et des élèves en classe : à l’heure actuelle, le taux d’usage du smartphone des élèves est assez remarquable, même si nombre d’enseignants soulignent que ces usages sont occasionnels. Selon le baromètre, le taux d’usage du smartphone est de 72 % par les enseignants et 54 % par les élèves.
Quand on sait que 95 % des jeunes francophones de 12 à 18 ans possèdent un smartphone, l’intégration de cet outil dans le système scolaire permettrait à la fois des usages plus nombreux ou plus fréquents des technologies mobiles en classe, et surtout de réaliser une économie substantielle de moyens pour l’école comme pour les autorités. Un projet en ce sens a débuté en février dernier avec dix établissements wallons. Il sera étendu à 20 autres écoles l’an prochain.
Encore faut-il que les écoles permettent l’usage du téléphone en classe. Comme le relève une étude de l’ULB (2), des professeurs seraient favorables à son usage pour certains travaux chez les plus de 16 ans (61,8%), davantage que pour les moins de 14 ans (39,9%), tandis que pour 49 % des jeunes, le smartphone serait autorisé pour certains travaux uniquement, alors que pour 44,5 %, ce ne serait pas le cas.
(1) Enquête menée par l’Agence du numérique auprès de 2 585 enseignants en fonction et rassemblant 72 % des établissements scolaires, 2018.
(2) Enquête ReForm/ULB sur l’usage du smartphone auprès de 1 589 jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles, 2016.
95 %
des jeunes francophones de 12 à 18 ans possèdent un smartphone.
88 %
des implantations scolaires en Wallonie ont une connexion Internet. 93 % à Bruxelles.
50 millions
d’euros sont nécessaires pour équiper en wi-fi les 3 200 écoles wallonnes.
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