Entre 10 et 20% des Belges auront des anticorps après la deuxième vague, selon Yves Van Laethem
Sur base de différentes études, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19 prévoit qu’après la deuxième vague nous aurons globalement un taux de personnes avec des anticorps dans la population belge compris entre 10 et 20%.
Le nombre d’infections par le nouveau coronavirus continue de diminuer relativement rapidement, a indiqué lors d’une conférence de presse vendredi le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19 Yves Van Laethem. Sur les sept derniers jours, 6.877 nouveaux cas ont été enregistrés quotidiennement, soit 48% de moins que lors de la période précédente.
« Tous les sept jours, le nombre d’infections diminue de moitié. Si cette tendance se poursuit, on pourrait atteindre les 1.000 contaminations par jour début décembre », a-t-il ajouté. On passe en dessous de la France au niveau du ranking européen. Une diminution qui se produit dans toutes les provinces, avec jusqu’à -55% dans la province de Liège. Au niveau des cas absolus, c’est toujours dans le Hainaut qu’il y en a le plus.
Au niveau des hospitalisations, on est passé en dessous des 400 par jour ce jeudi. 7010 patients sont actuellement hospitalisés. Le pic des patients a été enregistré au niveau des soins intensifs a été atteint mais le niveau reste malgré tout très élevé. Les décès continuent d’augmenter, à un rythme plus lent. Selon Yves Van Laethem, il est par ailleurs « probable que la tendance ralentisse et s’inverse dans les prochaines semaines ».
Diminution dans les maisons de repos
Au niveau des maisons de repos, le nombre d’infections parmi les résidents est en baisse dans toutes les régions. En Wallonie 48 patients sont infectés sur 1.000. 16% des maisons de à Bruxelles contiennent des foyers importants (plus de dix résidents atteints), un chiffre qui monte à 26% en Wallonie. Des chiffres encore élevés mais en baisse.
Des études sur les anticorps
Yves Van Lathem a ensuite présenté trois études en cours sur le suivi du taux d’anticorps.
- Dans une première étude, Sciensano se base sur les prises de sang de personnes ayant été testées positives. Depuis le début de l’étude, près de 13.000 échantillons ont été analysés. A la mi-octobre, 6% des donneurs ont des anticorps contre le Covid. « C’est comparable à ce qu’on avait à la fin de la première vague » explique Yves Van Laethem. « Ce n’est pas encore représentatif de cette vague-ci. En effet, si ces anticorps étaient présents, cela signifie une infection qui a eu lieu soit début octobre, soit avant, au moment où la deuxième vague était en train de naître. Il faudra attendre des échantillons plus tardifs pour voir un impact plus réel. Il faut aussi tenir compte du fait que ces donneurs ne sont pas totalement représentatifs de la population globale et ne peuvent représenter la population belge générale ».
- Une deuxième étude teste répète les dosages d’anticorps dans le sang d’un certain nombre de professionnels de santé. On est passé de 9,5% à la fin de la première vague à 11%.
- Enfin, une nouvelle étude a été réalisée par la KULeuven et Sciensano. Une étude réalisée sur les anticorps dans le sang des enfants. Les enfants ne semblent pas avoir été épargnés par l’infection. L’étude montre que l’infection de ces enfants peut être attachée à une direction adulte vers l’enfant dans le noyau familial. Peu d’infections semblent acquises à l’école.
10 à 20% de Belges avec des anticorps
« Sur la base de ces études, nous pouvons prévoir qu’après la deuxième vague nous aurons globalement un taux de personnes avec des anticorps dans la population belge compris entre 10 et 20% » a par ailleurs expliqué Yves Van Laethem. « Elles peuvent jouer un rôle dans le ralentissement du virus. Cependant, ce nombre est très loin de l’immunité de groupe. On estime qu’il faut avoir 60 et 70% de personnes avec des anticorps pour avoir une immunité de groupe. Par ailleurs, le taux d’anticorps ne sera pas réparti de manière équitable à travers la population belge. »
« L’immunité de groupe ne permettra pas de faire disparaitre le virus » a insisté le porte-parole fédéral. « Grâce à l’immunité de groupe, on peut passer d’une situation épidémique aigüe à une situation endémique. L’équilibre d’une situation endémique fait que le virus est présent mais de manière moins importante, avec moins d’impact sur la société. La recherche d’une immunité de groupe sur base naturelle, sans vaccin, est un leurre. Avec un virus qui a une mortalité comme celle du coronavirus, dans un pays hautement peuplé et où la population est âgée, l’immunité de groupe sur base naturelle aurait un coût non-payable, d’un point de vue éthique et pour la survie du système. Plusieurs modèles ont prévu que si on allait vers une immunité de groupe purement par voie naturelle dans notre pays, il y aurait au moins 60.000 décès à comptabiliser. Le vaccin nous permettra de bâtir rapidement une immunité collective. »
Fêtes de fin d’année
Le porte-parole fédéral est enfin revenu sur les fêtes de fin d’année. « Il faudra tenir avant le vaccin pendant une période qui est psychologiquement importante pour nous: les fêtes de fin d’année. » « Il y aura peut-être des tentations de se réunir au moment des fêtes de fin d’année, il faut vraiment faire attention mais ne vous réunissez pas en grand groupe » a-t-il insisté. « Les fêtes seront fortement différentes. »
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