ados sur le chemin de l'école

Formation, tronc commun, éducation à la vie sexuelle et affective: voici les principales nouveautés de cette rentrée scolaire

Comme chaque année, cette rentrée scolaire sera marquée par l’application de nouvelles mesures et dispositions décrétales. Voici les principales d’entre elles.

La formation des enseignants rallongée

À compter de cette année, la formation initiale des enseignants est rallongée. Pour devenir prof de maternel, de primaire et de secondaire inférieur, il faudra dorénavant faire au minimum quatre années d’études, contre trois jusqu’à présent. La formation en elle-même est aussi modifiée et organisée en « co-diplomation » entre hautes écoles et universités.

Cet allongement de la formation des enseignants vise à mieux les armer pour exercer leur métier et contribuer ainsi à l’amélioration du système éducatif francophone, aujourd’hui l’un des moins performants des pays développés, selon l’OCDE. Reste à voir quel impact cet allongement du cursus aura sur l’attractivité de ces études auprès des jeunes alors que le métier d’enseignant est déjà en pénurie et qu’aucune augmentation des salaires n’a été prévue pour valoriser pécuniairement cet allongement de la formation.  

Extension du tronc commun aux 3e et 4e primaires

Mesure phare du Pacte pour un enseignement d’excellence, le nouveau tronc commun, déjà appliqué en maternelle et en 1re et 2e primaire, est à présent étendu aux 3e et 4e primaires.  Les élèves de ces classes appliqueront donc à leur tour la nouvelle grille horaire ainsi que les nouveaux référentiels du tronc commun (qui servent à définir les programmes de cours) élaborés à cet effet. 

L’extension du tronc commun se poursuivra avec les 5e primaires à la rentrée 2024. Les années scolaires suivantes -de la 6e primaire jusqu’à la 3e secondaire- suivront à leur tour entre 2025 et 2028.  

Une langue moderne désormais obligatoire dès la 3e primaire

Conséquence de l’application du nouveau tronc commun aux 3e et 4e  primaires, tous les élèves de ce niveau devraient théoriquement bénéficier de l’enseignement d’une première langue moderne à raison de deux périodes de 50 minutes par semaine. À la rentrée 2025, les écoles de la Région bruxelloise et des communes à facilités devraient même passer à trois périodes hebdomadaires.

Ces langues modernes pourront être soit le néerlandais, soit l’anglais ou l’allemand. En Région bruxelloise ainsi qu’à Comines-Warneton, Flobecq, Enghien et Mouscron, ce sera obligatoirement le néerlandais qui devra être enseigné.

Cette généralisation d’un cours de première langue moderne pourrait toutefois ne pas se concrétiser dans toutes les écoles dès cette rentrée, faute de profs en suffisance.  La mesure pose en effet un sacré défi en termes de recrutement d’enseignants de néerlandais en particulier, ce métier étant déjà en forte pénurie. Face à cette situation, le gouvernement a offert aux directions d’écoles une période de tolérance de deux années pour pleinement appliquer la nouvelle mesure…  

Le dossier d’accompagnement de l’élève

Cette rentrée voit également l’entrée en application progressive du dossier d’accompagnement de l’élève (DAccE), un nouvel outil de soutien pour les élèves connaissant des difficultés d’apprentissage. Celui-ci fonctionnera à l’image d’un passeport scolaire numérique qui accompagnera l’élève durant tout son parcours, même s’il change d’établissement ou de réseau d’enseignement. Le document reprendra les difficultés qui auront été identifiées pour ces élèves durant leur scolarisation et permettra de consigner les programmes d’aide qui auront été mis en place (remédiations, etc.)

Face à la grogne d’une partie du monde enseignant qui craint une surcharge de travail administratif, le gouvernement a toutefois décidé au printemps dernier d’offrir un peu de souplesse dans l’application du nouvel outil durant les trois prochaines années scolaires.  

Extension de la « gratuité scolaire » aux 1re et 2e primaires

Après les maternelles, les mesures tenant à assurer une meilleure « gratuité scolaire » seront dorénavant également appliquées aux 1re et 2e années du cycle primaire. Les écoles recevront ainsi un forfait de 75 euros par élève pour acheter du matériel scolaire. Les écoles pourront toutefois continuer à réclamer aux parents des frais facultatifs (piscine, etc).  

De nouvelles règles pour le redoublement

De nouvelles règles sont applicables en matière de redoublement (aussi appelé « procédure de maintien ») qui devient exceptionnel de la 3e maternelle jusqu’en 4e primaire. Ce maintien ne sera autorisé que si l’élève continue à éprouver des difficultés d’apprentissage malgré la mise en place préalable de dispositifs spécifiques complémentaires de différenciation et d’accompagnement personnalisé.

Une procédure de recours est toutefois prévue pour les parents qui ne seraient pas d’accord avec une décision de maintien de leur enfant.  

Éducation à la vie affective et sexuelle

A partir de cette année, les élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles disposeront au long de leur scolarité d’au moins deux animations relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), lesquelles devront être dispensées par des opérateurs formés et labellisés. Ce programme bénéficiera d’un budget annuel de 4,8 millions d’euros annuels. Les centres de plannings familiaux de Wallonie et de Bruxelles seront les principaux opérateurs pour dispenser ces animations.

Celles-ci seront obligatoires a minima pour tous les élèves en 6e primaire ainsi que ceux de 4e secondaire, soit un peu plus de 100.000 élèves chaque année.  

Le développement des compétences des profs

La mesure ne s’appliquera pas dès ce mois de septembre, mais en janvier prochain seulement. Elle découle du décret adopté cet été sur le développement des compétences et l’évaluation des enseignants. Le dispositif vise à soutenir et aider les enseignants -en particulier les débutants- à développer leurs compétences professionnelles. Leurs directeurs d’école -qui devront être formés à cet effet- les inviteront dans ce cadre à un entretien où ils pourront faire le point sur leurs pratiques, leurs difficultés et leurs éventuels besoins en formations.

Au cas où aucune amélioration ne serait constatée ou si l’enseignant devait afficher une mauvaise volonté manifeste, une procédure d’évaluation (avec un possible licenciement à la clé) pourra être lancée. Mais ce second volet, rejeté par une bonne partie des syndicats enseignants, n’entrera toutefois en vigueur qu’à la rentrée 2026 seulement.

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