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Tenues vestimentaires en classe: « Les règlements des écoles sont trop stricts »

Le Vif

Short interdit pour les filles, obligation de se couvrir les épaules, uniformes… Les écoles disposent souvent de règlements internes concernant les tenues des élèves. Des règlements considérés comme trop stricts pour de nombreux élèves et parents, selon une étude de l’Ufapec. Qui appelle à revoir ces textes.

Les règlements d’ordre intérieur des écoles qui définissent notamment les tenues vestimentaires autorisées en classe ne sont plus vraiment adaptés à l’évolution de la société et devraient faire l’objet d’une plus grande concertation au sein des établissements.

Telle est la conclusion rendue mardi par l’Union francophone des associations de parents de l’enseignement catholique (Ufapec) sur base d’une vaste enquête menée auprès de près de 120 écoles, 2.376 élèves et 2.292 parents de l’enseignement catholique francophone. L’étude confirme que les règles vestimentaires à l’école sont sources de malentendus, de tensions et parfois de conflits au détriment du climat scolaire, du bien-être de l’élève et des relations entre l’école et les parents.

Si la majorité des répondants (écoles, parents et même les élèves) estiment que l’école doit fixer des règles sur la tenue vestimentaire en classe, la moitié des élèves interrogés (et près de 15% des parents) jugent toutefois que le règlement d’ordre intérieur est « trop strict » sur cette question. Un certain nombre  d’écoles pratiquent même des discriminations de genre, le port du short y étant par exemple autorisé pour les garçons mais pas pour les filles, etc.

Pour l’Ufapec, une majorité des règlements d’ordre intérieur ne sont aujourd’hui plus d’actualité, plus en phase avec l’évolution de la société, et la multiplicité des identités de genre. Les termes utilisés dans certains textes sont parfois fort flous et encore trop empreints de jugements de valeur (comme le recours à des formulations du type: tenue « correcte », « décente » « vulgaire » ou « provocante »).

Face à ce constat, chaque école devrait lancer un débat interne sur ces règles afin qu’elles soient débattues, mieux comprises voire co-construites avec les parents et les élèves, suggère l’Ufapec.

Imposer un uniforme évacuerait le débat sur les inégalités alors qu’elles subsistent, les adolescents étant inventifs pour trouver d’autres moyens de se distinguer…

France Baie

Quant aux écoles qui imposent un uniforme ou un code couleurs aux vêtements, l’association n’entend pas se prononcer pour ou contre.  Si la pratique peut avoir un intérêt en primaire pour réduire les inégalités et limiter certains excès chez les parents comme les enfants, pour les élèves du secondaire, l’uniforme semble être contre-productif. « Imposer un uniforme évacuerait le débat sur les inégalités alors qu’elles subsistent, les adolescents étant inventifs pour trouver d’autres moyens de se distinguer… », fait ainsi valoir France Baie, chargée de mission à l’Ufapec.

« Les règles et les limites sont nécessaires à la construction du jeune et au vivre-ensemble. Elaborer des règles en matière de tenues vestimentaires à l’école est un apprentissage pour la vie sociale et professionnelle. L’idée n’est pas d’imposer à l’élève un certain style vestimentaire socio-culturellement marqué, mais d’amener le jeune à comprendre que là où il évolue, des codes sociaux spécifiques sont à rencontrer », conclut l’association.

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