Pourquoi le nouveau calendrier scolaire complique l’organisation des stages
Quels stages? Quand? Sur quelle durée? Avec quel personnel et quels moyens? Alors que la demande devrait augmenter drastiquement, les organisateurs n’en mènent pas large. Parce que beaucoup d’interrogations restent sans réponse.
«Les parents voudront mettre leurs enfants en centre de vacances mais qui les encadrera?» Grégory Desbuquoit est responsable de la régionale Brabant-Bruxelles de l’association Latitude Jeunes, qui organise des stages et des camps de vacances. Sa plus grande inquiétude suscitée par les nouveaux rythmes scolaires? Le décalage entre les congés des enfants et ceux des étudiants du supérieur: «Les étudiants représentent 85% du total de nos effectifs.» Avec une période critique, le nouveau congé de printemps du 1er au 12 mai, quelques jours à peine avant le début des sessions d’examens dans le supérieur. «La solution à court terme consisterait à ne pas augmenter notre offre ou à légèrement la réduire pour avoir la certitude de pouvoir offrir un encadrement de qualité», anticipe Grégory Desbuquoit. Le responsable évoque aussi la spécificité de Bruxelles, à cheval entre deux Communautés aux calendriers scolaires différents.
Le problème des bénévoles étudiants inquiète également Nicolas Lambiotte, coordinateur pédagogique de l’association Jeunesses scientifiques. «Pour les congés de printemps et la manière de constituer des équipes, nous n’avons pas encore de solution, admet-il. On envisage d’autres catégories que les étudiants, comme les enseignants ou les éducateurs. Une dernière possibilité serait d’engager du personnel professionnel, mais il n’est pas sûr que ce soit viable pour nous sur le plan budgétaire.»
Nicolas Lambiotte aborde une conséquence indirecte de la réforme scolaire: la réduction des vacances d’été risque d’entraîner une pression sur les réservations de gîtes et de lieux où organiser des stages et des activités. Une plus forte pression de la demande sur une période et une offre restreintes. «Ce qui nous oblige à faire des choix pour les activités d’été parce que le timing est plus serré. Des activités qui ne pourraient pas être déplacées à un autre moment parce qu’on ne peut pas les organiser qu’en été.»
Quels effectifs à l’Adeps?
Qu’en est-il des stages sportifs de l’ Adeps, qui reposent aussi sur cette main-d’œuvre bénévole? Le cabinet de la ministre Valérie Glatigny, en charge du Sport et de la Jeunesse, répond: «Le recrutement des étudiants, pour les périodes de vacances scolaires, se fait tout au long de l’année avec des pics dans les dernières semaines avant les périodes concernées. Il est donc, à ce stade, impossible d’estimer les effets (positifs ou négatifs)» de la réforme. Le cabinet cite aussi certaines demandes d’assouplissements du programme du supérieur. «Un courrier a été adressé par la ministre aux établissements pour leur recommander de ne pas organiser, durant la semaine du 20 février, des activités avec présence obligatoire ou décisives pour la poursuite de leur cursus, ceci afin de permettre aux étudiants de combiner études et, par exemple, participation à des activités sportives ou dans les mouvements de jeunesse.»
L’ Adeps travaille à maintenir son offre actuelle de stages et à l’adapter à l’évolution de la demande potentiellement croissante. Aussi, «un groupe de travail a été créé au sein de l’Ares (NDLR: les acteurs de l’enseignement supérieur), à la demande de la ministre, afin de réfléchir à d’éventuelles modifications à apporter au calendrier académique, pour améliorer la qualité des apprentissages des étudiants». Vers une harmonisation des différents calendriers?
Pas de changements aux musées
S’occuper lorsque l’école est fermée est aussi possible dans les lieux culturels, les musées et centres d’art offrant aux enfants et aux familles des stages ou des workshops. Certains envisagent l’opportunité de s’ouvrir à plus de visiteurs, d’autres la possibilité de multiplier les activités. Pour les Musées royaux des beaux-Arts, à Bruxelles, la réforme n’engendra pas de véritables bouleversements. L’institution propose toujours deux périodes de stage en fonction de la langue. Pas de grand changement, juste une réorganisation du calendrier en fonction des différents rythmes communautaires.
Du côté de La Louvière, Keramis, le Centre de la céramique de la FWB, pas de problèmes linguistiques. Le musée propose une série de stages et ateliers pour les enfants, les familles et un public adulte. La réforme, y considère-t-on, «pose question parce qu’elle ouvre une année test mais elle nous permet d’augmenter notre offre d’animations et de nous ouvrir à un plus large public».
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