«Mobilisation exceptionnelle», accueil des élèves: tout ce qu’il faut savoir sur la grève des profs prévue lundi et mardi
Les enseignants sont appelés à se croiser les bras, les lundi 27 et mardi 28 janvier. Cette grève de 48 heures paralysera de nombreuses écoles, mais l’accueil des élèves sera garanti.
Deux mois après leur première grève sous la coalition Azur, les enseignants remettent le couvert. Et plutôt deux fois qu’une. Le front commun syndical appelle les professeurs à se croiser les bras durant deux journées complètes, ces lundi 27 et mardi 28 janvier.
Cette grève de 48 heures, point d’orgue d’un mois riche en contestation dans le monde enseignant, devrait mobiliser au moins 15.000 personnes, selon Roland Lahaye, secrétaire général de la CSC Enseignement. «L’engouement pour l’action est inédit, insiste le syndicaliste. On observe une mobilisation exceptionnelle dans toutes les régionales, ce qui nous laisse espérer une participation encore plus importante que la dernière grève des profs.» Le 26 novembre dernier, quelques milliers d’enseignants et membres du personnel avaient débrayé, à coups de piquets de grève aux quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
«Visibiliser le mouvement»
Les actions de ce début de semaine s’organiseront en deux temps. Lundi, les profs sont invités à grossir les rangs d’une grande manifestation à Bruxelles. Le départ sera donné à 11 heures depuis la Gare du Midi, avec une arrivée prévue sur la place des Barricades, à proximité du gouvernement de la FWB. Symboliquement, le cortège fera également étape aux sièges du MR (Toison d’Or) et des Engagés (Rue du Commerce), précise Roland Lahaye.
Mardi, des actions locales et régionales seront organisées un peu partout en Wallonie. Une chaîne humaine traversera la ville de Liège, depuis la Tour des Finances jusqu’à la statue de Charlemagne. Dans le Brabant wallon, une distribution de tracts aura lieu aux feux rouges et sur plusieurs ronds-points. Un cortège perturbera également les rues d’Arlon, tandis qu’à Namur, des actions seront organisées au départ de Malonne. Enfin, dans le Hainaut, des actions sont notamment attendues dans le parc de Tournai.
«Les enseignants ont généralement du mal à faire grève et à rester chez eux, remarque le secrétaire de la CSC Enseignement. C’est pour ça qu’on organise autant d’actions, car ils souhaitent montrer qu’ils sont présents et actifs. Il y a une véritable volonté de visibiliser le mouvement.»
Grève des profs: une garderie garantie
Malgré l’absence attendue de nombreux membres du corps enseignant, les écoles ont l’obligation de garantir l’accueil de tous les élèves, à tout le moins pour des activités de garderie. «Il n’est pas question de laisser quelque enfant que ce soit sur le carreau, insiste Roland Lahaye. Dans le cas où tous les professeurs ainsi que la direction de l’établissement font grève, c’est alors à l’employeur (ici, le Pouvoir Organisateur) de prévoir les mesures d’encadrement et de sécurité adéquates pour les élèves.»
Pour rappel, les enseignants se mobilisent pour dénoncer les projets du gouvernement MR-Engagés pour la législature à venir (notamment, la fin de la statutarisation des profs à partir de 2027) ainsi que les mesures d’économie décrétées pour l’année 2025, qui impactent majoritairement le qualifiant. «Toutes ces réformes mises côte à côte font que la colère a atteint des sommets ces dernières semaines», regrette Roland Lahaye.
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