Master en médecine à l’UMons: le débat reporté suite aux déclarations de Paul Magnette
Le président du PS Paul Magnette a réitéré jeudi sa menace de recourir à une majorité alternative pour approuver la création d’un master de médecine à l’UMons si son partenaire de majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, le MR, continue à s’y opposer.
Si nécessaire, nous proposerons aux Engagés (opposition, ndlr) de voter l’ensemble des habilitations », a indiqué le Carolo au micro de la matinale de la Première (RTBF). « S’il n’y a pas d’accord, dès la semaine prochaine, il y aura des initiatives au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles », a averti M. Magnette. « Le MR a créé le problème. Il faut maintenant le résoudre », a exhorté le patron du PS alors que le gouvernement de la FWB se réunit à nouveau ce jeudi matin pour tenter d’atterrir sur le dossier.
Selon lui, l’attitude des réformateurs face à la demande de l’UMons est « incompréhensible », tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme d’abord, car l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) a validé le projet, a souligné le socialiste, mais aussi sur le fond, car il vise à développer l’offre de formation du Hainaut, un élément indispensable au redressement de la province défavorisée.
Tout en reconnaissant que la création d’un master de médecine à l’UMons engendrerait un surcroît de dépenses pour le budget -déjà très étriqué- de la FWB, M. Magnette estime toutefois que le montant en cause -un peu moins de 500.000 euros par an, ndlr- est »extrêmement limité » à l’aune de l’ensemble du budget de l’entité (près de 12 milliards d’euros, ndlr). Pour limiter ce surcoût, le socialiste s’est aussi dit jeudi ouvert à des « solutions techniques » et des « compensations » pour contrer les impacts financiers indésirables.
Débat reporté
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas évoqué jeudi matin l’épineux dossier des nouveaux masters en médecine à l’UMons et à l’UNamur, renvoyant à nouveau la décision à plus tard, a-t-on appris de source gouvernementale. « Le point a été reporté à la demande du ministre-président Pierre-Yves Jeholet suite à l’interview de Paul Magnette ce matin-même (sur les ondes de la RTBF, ndlr). Cette interview ne permet pas des échanges sereins en gouvernement », disait-on.
Aucune date n’a été fixée à ce stade pour rediscuter du dossier. Selon le calendrier du gouvernement défini à ce stade, la prochaine réunion du conseil des ministres n’est prévue que le 6 avril prochain.
Depuis le début du mois de février, la majorité PS-MR-Ecolo se déchire sur la demande de l’UMons et de l’UNamur à pouvoir organiser des masters en médecine. Soutenue fermement par son parti, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) refuse d’y souscrire. Celle-ci justifie sa position pour des raisons budgétaires, mais aussi d’équité entre étudiants et établissements vu le financement de l’enseignement supérieur par « enveloppe fermée » où les moyens supplémentaires donnés aux uns doivent inévitablement être pris à d’autres.
De plus, fait encore valoir la ministre, en raison du contingentement du nombre de praticiens en Belgique, la FWB ne pourra pas augmenter le nombre de ses médecins diplômés, même avec deux masters en plus.