Malaise enseignant: Caroline Désir se dit prête à réaménager le calendrier des réformes
Confrontée à une grogne persistante du monde de l’école, la ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS) s’est dit prête mardi à réaménager le calendrier des réformes appliquées à l’école afin de soulager le secteur.
Interrogée en commission du Parlement par plusieurs députés sur le malaise enseignant, Mme Désir a dit avoir conscience de la « lourdeur et de l’accumulation des différentes réformes, surtout dans le fondamental ».
Désireuse de leur offrir à présent plus de souplesse, la ministre a confié réfléchir à différentes pistes d’aménagement du calendrier des réformes « pour qu’il soit davantage soutenable sur le terrain, pour donner un maximum d’air aux équipes tout en maintenant le cap », a-t-elle précisé.
« On va essayer d’alléger tout une série de choses pour que l’année prochaine se déroule de la manière la plus sereine possible », a-t-elle encore dit, sans livrer toutefois plus de détails.
Mme Désir fera une série de propositions concrètes lors de la réunion du gouvernement prévue jeudi prochain avec pour objectif de les présenter dans la foulée aux acteurs du Pacte pour un enseignement d’excellence.
Également sondée par les députés sur ses intentions quant au projet controversé sur l’évaluation des enseignants rejeté avec force par les syndicats, la ministre a précisé que le gouvernement se pencherait sur la marche à suivre jeudi prochain également.
La majorité PS-MR-Ecolo étudiera à cette occasion plusieurs options, en ce compris celle avancée par la CSC-Enseignement qui préconise de scinder la réforme, selon Mme Désir.
Le syndicat chrétien propose d’approuver son premier volet -consacré à l’accompagnement des enseignants- et d’attendre deux à trois ans pour appliquer le second -qui porte sur l’évaluation des enseignants, avec possibilité de sanction.
L’idée semble en tout cas faire doucement son chemin au sein de la majorité. Mardi en commission, le député Kalvin Soiresse Njall (Ecolo) a ainsi estimé que la proposition de la CSC était « une bonne base de discussion ».
Pour rappel, les syndicats socialistes et libéraux des enseignants ont claqué le mois dernier la porte du Pacte d’excellence pour dénoncer le projet d’évaluation des enseignants que le gouvernement veut adopter.
Ceux-ci ont prévu de manifester le 27 avril prochain dans les rues de Bruxelles pour exprimer leur mécontentement.
Les affiliés de la CSC-Enseignement doivent, eux, se prononcer pour le 28 avril au plus tard sur le maintien de leur syndicat au sein du comité de concertation du Pacte pour un enseignement d’excellence.