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L’interdiction du smartphone à l’école validée en commission du parlement
L’usage récréatif du smartphone devrait bel et bien être interdit dans les écoles à partir de la rentrée scolaire prochaine.
La commission Education du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé lundi un projet de décret visant à interdire pour les élèves l’usage récréatif des téléphones portables et autres appareils connectés à l’école. Ce décret devrait être d’application dès la rentrée prochaine de la maternelle jusqu’à la fin du cycle secondaire dans tous les réseaux d’enseignement.
« Le but n’est pas de diaboliser cet outil mais de réguler le temps d’utilisation des plus jeunes », a commenté lundi la ministre Valérie Glatigny (MR) lors de la présentation de son texte devant les députés.
Déjà en vigueur dans de nombreux autres pays, cette interdiction vise à améliorer la qualité des apprentissages et la concentration des élèves mais aussi à améliorer le climat scolaire de manière générale.
Les modalités d’application de cette interdiction, en ce compris les sanctions, seront toutefois déterminées par les directions d’écoles et insérées dans leur règlement d’ordre intérieur respectif. L’usage pédagogique des smartphones en classe restera toujours autorisé.
Des dérogations à la mesure d’interdiction sont prévues pour les élèves en situation de handicap ou ceux qui souffrent d’un trouble de santé qui nécessite l’utilisation d’un dispositif médical associant un équipement de communication.
Le projet de décret a été approuvé lundi après-midi par les députés de la majorité MR-Engagés. Tout en dénonçant un décret qui « infantilise » les jeunes dans leur rapport à leur téléphone ainsi qu’une approche « autoritaire et répressive », les députés PS ont néanmoins appuyé le projet de décret.
Egalement dans l’opposition, Ecolo et le PTB se sont, eux, abstenus. Les Verts ont plaidé pour une interdiction qui soit davantage co-construite avec les élèves dans chaque école afin de susciter une plus grande adhésion à la nouvelle règle. Les communistes de leur côté ont déploré un projet qui ne fait, selon eux, pas suffisamment place à la formation aux usages du numérique. Les deux formations ont également prôné lundi de reporter l’entrée en vigueur du texte d’une année au moins afin de laisser davantage de temps aux écoles pour s’approprier le futur décret.
En plus de la mesure d’interdiction à l’école, la Ligue des familles, le comité des élèves francophones (CEF), et les associations de parents de l’enseignement libre et officiel ont appelé lundi à ce qu’un droit à la déconnexion numérique soit également accordé aux élèves.
Selon ces associations, un grand nombre d’enseignants auraient en effet pris l’habitude d’envoyer après les heures des cours, via les outils de communication scolaire numérique de type Smartschool et autres, du travail scolaire à réaliser pour le lendemain, ce qui constitue une source de stress supplémentaire pour 6 élèves sur 10.
Pareille clause n’a toutefois pas été intégrée dans le projet de décret lundi.
Le texte devrait être définitivement approuvé le mois prochain, après les vacances de Carnaval, en séance plénière du parlement de la FWB.