La ministre Glatigny s’oppose à la création d’un master en médecine à l’UMons, de vives réactions au sein de la majorité
La majorité PS-MR-Ecolo est apparue profondément divisée, mercredi, après le refus opposé par la ministre de l’Enseignement Valérie Glatigny (MR) aux demandes de l’UNamur et de l’UMons de pouvoir organiser un master en médecine.
Réagissant mercredi après-midi en séance plénière du Parlement de la FWB, le député Manu Disabato (Ecolo) s’est ainsi dit « sidéré » par une décision prise « sans concertation » avec les autres composantes de la majorité, a-t-il dénoncé. Dans les rangs du PS, Joëlle Kapompole s’est, elle, dite « choquée » par cette annonce, laquelle n’est étayée par aucun « élément pertinent », a-t-elle attaqué.
La députée socialiste a rappelé que pareille décision ne revenait nullement à la seule ministre, mais qu’elle devait plutôt être coulée dans un projet de décret qui devrait être approuvé par le Parlement. L’opposition PTB et Les Engagés ont aussi dénoncé le refus d’habilitations opposé aux deux universités. Dans une interview à la Libre mercredi matin, Valérie Glatigny annonçait ne pas vouloir autoriser l’UMons et l’UNamur à organiser un master de médecine.
Devant les députés, la ministre a justifié son choix au regard du contingentement des études de médecine, ainsi que l’impact financier que les trois autres universités qui organisent déjà un master en médecine auraient à supporter. « C’est une question d’équité entre étudiants », a insisté Mme Glatigny, estimant que les étudiants de l’UMons seraient « surfinancés » par rapport aux autres facultés de médecine. A l’heure actuelle, toutes les cinq universités offrent un bachelier en médecine, mais seules trois (UCL, ULB et ULiège) organisent le master de cette filière.
Dans un communiqué de presse, le recteur de l’UMons, Philippe Dubois, a qualifié la décision de la ministre de « coup de poignard dans le dos des Hainuyers », tout en déplorant que celle-ci se soit prononcée en dépit d’un avis favorable de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES). « Notre démarche répond à des besoins socioéconomiques objectivement démontrés, en particulier, de santé publique », souligne l’UMons.
« Contrairement à ce prétend la ministre, l’obtention du master en médecine ne coûtera pas plus d’argent aux finances publiques ! Nous avons déjà une faculté de médecine, de pharmacie et de sciences biomédicales opérationnelle depuis 50 ans et la région dispose d’un fort réseau d’hôpitaux avec lesquels nous avons déjà de nombreuses collaborations en recherche clinique et qui ont marqué son accord sur cette demande d’habilitation ».
Dans un communiqué distinct, l’UNamur a également fait part de sa surprise et déception après l’annonce de la ministre. « Ce projet ne demandait que peu d’investissement que les partenaires étaient prêts à assumer. L’impact sociétal nous semblait en valoir la peine tant pour la population concernée que pour la Santé publique. Nous pouvions, par ailleurs, capitaliser sur la collaboration étroite avec le réseau des médecins généralistes des provinces concernées, et avec le CHU UCL Namur, hôpital universitaire déjà existant sur le territoire », selon Annick Castiaux, rectrice de l’UNamur.